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Critique de Noiredencre


C'est une lecture un peu plus exigeante qu'un roman : ici pas de narrateur ayant la volonté d'expliquer au lecteur. le lecteur décrypte par ses propres moyens, par le biais de son bagage culturel, par sa compréhension du texte souvent elliptique.
Il est toutefois intéressant d'avoir directement le fil des pensées de cette jeune femme qui vit son art et sa créativité malgré, en arrière-plan, la solitude et la tragédie de la guerre qui menace alentour. de nombreuses alertes l'obligent à se réfugier dans un sous-sol, parfois plusieurs fois par jour, interrompant ses moments de création.
J'ai trouvé l'ensemble quelque peu « décousu » car l'écriture de ce journal se fait selon les humeurs et les inspirations de la jeune femme, et regroupe nombre de ses questionnements. On sent qu'elle n'a de cesse d'écrire, d'avancer son oeuvre et notamment un livre dont elle n'a pas encore le titre. Toute son énergie semble tournée vers ce but et elle vit mal le fait d'en être détournée momentanément, par exemple par des tâches ménagères.
Si j'ai un bon bagage culturel italien, je ne la connaissais néanmoins pas, seulement ses amis Stuparich et Saba que l'on « croise » régulièrement au fil de ce journal. Les rencontres avec ses amis artistes sont très importantes pour elle : échanges culturels, lecture réciproque de leurs textes en cours. C'est un peu comme si la demeure de la jeune femme se transformait en un salon littéraire.
Mais Anita Pittoni n'est pas seulement une femme de Lettres. C'est aussi une créatrice textile reconnue et originale, ce qui me rapproche d'elle considérablement, ayant moi-même un héritage familial en ce sens. D'ailleurs le journal fait allusion à une création de gants au crochet pour un de ses amis. (Explication à la présence des photos de fils divers en macro).
Anita Pittoni recherche la beauté des choses, parfois simple comme des fleurs arrangées dans ses cheveux.
On touche donc à sa sensibilité singulière, à l'intimité de ses questionnements.
Toutefois ce journal ne se suffit pas à lui-même à mon sens, étant trop elliptique. Il complète le reste de son oeuvre ou devrais-je dire de ses archives. Cela dit, je suis ravie d'avoir fait la connaissance de cette femme singulière !

Je remercie les éditions la Baconnière pour cet envoi ainsi que Babelio pour l'organisation de la Masse critique.
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