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Critique de fanfanouche24


Dans ma bibliothèque, j'ai retrouvé une pépite acquise en 1995 (éditée en 1992), commandée d'ailleurs directement à l'éditeur, comme je l'avais noté à l'époque sur la première page. Petit éditeur plus que "vénérable". Plein Chant publie de superbes textes, hors modes, avec la qualité sublime de "l'objet" (beau papier, typo, couvertures des plus esthétiques, même si d'une sobriété exemplaire...)

Editeur qui a remis à l'honneur, entre autres richesses, des écrivains dits "prolétariens": écrivains-paysans, écrivains-ouvriers, etc.
Je me souviens ainsi de la "Vie d'un simple" d'Emile Guillaumin, des contes de Neel Doff, etc.

Et je découvre avec moult retard Jean-François Pocentek, fils et petit-fils de mineurs...
Cet écrivain rend dans ce texte un vibrant hommage à un grand-père , d'origine polonaise, taiseux, qui l'a fortement encouragé à étudier à l'école... pour ne pas avoir à descendre à la mine...

De très brefs chapitres nous offrent des évocations multiples, dans un style incroyablement "ciselé" de simplicité et de poésie...Les corons, cette figure tutélaire et si bienveillante du grand-père, des souvenirs d'enfance, des portraits des voisins, et figures du village, les plus attachantes ou typiques.., le départ, les études, la nostalgie des racines, l'amour d'un autre refuge: La Bretagne.... et l'amour authentique des Humbles...et des Siens !

L'envie absolue de découvrir et lire les autres écrits de Jean-François Pocentek, et cette fois je n'attendrai pas aussi longtemps !!! Promis, Juré !!!

Je suis incorrigible... et je vous le concède bien volontiers... mais je ne peux résister à vous transcrire un magnifique extrait sur une seconde terre aimée par l'écrivain, qui est aussi chère à mon coeur: la Bretagne...

"Quand parfois le monde m'appuie tant sur le dos que même mon petit bistrot ne parvient pas à me procurer une illusion de paix, alors il me faut aller plus loin.
D'un coup, je tranche mes dernières ficelles et je vais rejoindre le bout de la terre, là où elle se termine.
Et pour moi, elle se finit là-bas, tout à l'Ouest, debout sur une falaise.
Comme je ne sais ni nager, ni voler, elle s'arrête là où mes pieds butent contre l'eau et contre l'air.
C'est le pays de Léon, un bout de Finistère. (...)
L pays où je vis devait aussi avoir cette âme.
(...)
Dans ce pays de Léon, même et surtout les pierres vivent.
De vieilles pierres que les curés ont tenté de ciseler en forme de croix, mais
d'où jaillissent encore des druides et des fées, de l'amour et des divinités nombreuses.
Alors quand le monde m'appuie trop sur le dos, j'y passe quelques jours, la mer devant, la terre derrière et le vent partout, pour m'y faire des rencontres et d'autres souvenirs" ( p. 72-73)
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