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Critique de bananenstrat


Les fils conducteurs, titre symbolique d'un roman fort.
Guillaume Poix va nous décrire dans ce roman les trajectoires parallèles d'un jeune photographe franco-suisse et d'un garçonnet Ghanéen de onze ans.
Tous deux sont très proches de leurs mères et tout deux vont élaborer des stratégies pour s'en émanciper.
L'un va aller gagner de l'argent sur la décharge à ciel ouvert du port d'Accra, où sont déversés tous les objets électroniques obsolètes des pays du Nord.
L'autre va se rendre au Ghana pour se confronter à la pauvreté et en ramener des photos artistiques.
Leurs destins vont se croiser et se lier dans un final implacable, tragique et bouleversant qui sonne comme une allégorie des rapports entre l'Afrique et les pays dit industrialisés.
Il n'est pas facile de se laisser emporter par ce roman. le début est très contemplatif, on se demande où l'on va, mais finalement dès que les personnages prennent leur destin en main on est emporté par le style de l'auteur qui se veut très poétique avec des descriptions et des images d'un grand lyrisme.
Puis il y a ce parler Ghanéen qu'emploient les enfants entre eux sur la décharge, mélange de français académique et d'anglicismes, gouailleur et sonore, mais néanmoins très poétique aussi.
Enfin il y a la force de l'histoire de ces deux fils, l'un trop gâté et l'autre noyé dans la misère.
Exploité par les adultes, au mépris de sa santé, tout comme cette décharge constitue une exploitation de l'environnement de ce pays pauvre.
Et c'est là la grande force du livre, sa portée politique, qui donne à réfléchir sur nos modes de consommation, mais aussi sur l'attitude que les pays riches adoptent dans leur plan d'évacuation des déchets, qui n'est que le symptôme de la façon hypocrite et paternaliste dont est traitée une Afrique toujours pas maîtresse de son destin.
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