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Critique de Merik


Mademoiselle B., créature mystérieuse à l'ascendance indéterminée, nimbée de blanc jusqu'au bout des gants, n'en finit pas de faire jaser dans le village de Jouffe, au bord de la Flanne. Et pour cause, on retrouve quantités d'hommes suicidés qui auraient eu le malheur de l'approcher. Maurice Pons se met en scène dans ce roman à l'allure fantastique, en endossant la panoplie de curieux, pour ne pas dire d'enquêteur. Mais il mêle aussi dans son récit ses préoccupations d'écrivain, en panne d'inspiration dans sa demeure isolée au bord de la Flanne. Les deux flux narratifs de ce roman de 73 serpentent en osmose, l'un bien ancré dans la réalité, l'autre aux confins de la vie. C'est peut-être un de ses tours de force, je n'ai pas eu l'impression de lire un roman fantastique ou un conte extraordinaire, juste un récit, celui d'un écrivain chercheur de mystère. Et dès les premières lignes j'ai basculé. Ses descriptions morbides m'ont glacé, sa réalité m'a envoûté. le mystère se fond dans le journalier, le glauque et le morbide y côtoient le léger, le ténébreux devient banalité. Maurice Pons (écrivain ou personnage) semble se muer en représentant de l'inaccessible, il y transgresse le réel dans une narration impeccable. Un regard porté sur la frontière d'un au-delà à faire frissonner l'épiderme.

Je suis subjugué par cet écrivain. Je sais pas ce qui me permettrait de dire que c'est un grand auteur, si ce n'est une chose constante à ses lectures, je suis embarqué sans relâche dans son univers. Un auteur injustement méconnu apparemment, et à lire les avis à droite à gauche je me sens rassuré, bon ça va je ne suis pas seul à le voir en grand. Pourquoi un Gary de la même époque remporte tous les suffrages, pourquoi un Maurice Pons est méconnu ? L'écrivain du mystère encore, apparemment discret de son vivant, trop éloigné des stratégies marketing sans doute.
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