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Critique de lettres_et_caracteres


Le bureau, les collègues, les conf calls vous manquaient ? J'ai ce qu'il vous faut pour vous faire passer très vite l'envie de replonger dans le monde impitoyable de l'entreprise. Avec Organigramme, Jacques Pons nous livre un thriller déjanté dans un lieu feutré : celui d'une entreprise du luxe.
Talons aiguilles et costards dernier cri s'y croisent et s'épient. Les seconds couteaux envient la place des N-1 tout en craignant d'attirer l'attention du big boss. Chez Louis Laigneau pas de 35h ni de RTT mais plutôt des burn-outs à la pelle et des nocturnes en pagaille. Malgré l'ambiance survoltée de ce temple du bon goût et la fatigue accumulée depuis les derniers défilés, tous les employés (ou presque) se réjouissent à l'idée d'aller passer un week-end à Marrakech pour un séminaire de créativité avec neurones chauffés à blanc. Esclavagisme moderne quand tu nous tiens…

Pourtant le week-end de jus de cerveaux ne va pas se passer tout à fait comme Angelo Bertani, le Pdg, l'avait imaginé. Disparition mystérieuse, soirée de gala qui tourne à la catastrophe et même meurtre vont faire partie des festivités. Dès lors le retour à Paris ne suffira pas à retrouver une vie normale chez Louis Laigneau. Quelqu'un en veut à la société toute entière mais qui ? et pourquoi ?

Je n'ai jamais autant aimé les entreprises avec leur Codir, leurs Directeurs de tout et de n'importe quoi, leurs réunions stériles, leurs promotions canapés, leurs jeunes diplômés lessivés à peine formés que depuis que j'ai quitté ce monde enchanteur. Alors maintenant je m'amuse à lire des romans sur cet univers (im)pitoyable, ça doit être mon côté sadique qui s'exprime. A ce titre, je me suis régalée à suivre l'organisation de ce séminaire qui m'en rappelle tant d'autres, ces réunions au sommet de pantins à la botte du patron et les discussions entre jeunes recrues aux dents longues. Quand on est spectateur de telles scènes il y a de quoi se régaler à pointer du doigt toute la stupidité de telles organisations.

Malheureusement pour moi, l'auteur a choisi vers le milieu du roman de changer d'univers, nous emmenant dès lors dans les banlieues parisiennes. Dès cet instant, je n'ai plus réussi à accrocher : ça n'est pas ce que j'étais venue chercher dans ce livre, ça n'est pas ce que j'avais envie de lire à ce moment-là. Après avoir tenu toutes ses promesses au démarrage, voilà que ce livre m'a finalement bernée. Pour quoi ? Rien de tangible ni d'intéressant en plus ! Déjà que le roman est bourré d'invraisemblances mais en plus quand on découvre qu'on aurait pu totalement supprimer les passages sur la racaille des quartiers sans rien perdre en intrigue ni en dénouement forcément il y a de quoi râler. Je râle car j'ai lu 400 pages dont plus d'une centaine totalement inutiles. A choisir, j'aurais bien pris une centaine de pages en plus sur la DRH inhumaine, le syndicaliste qui fait dans son froc, le Dir com totalement transparent et, le fin du fin, le bras droit du patron qui n'est autre qu'un agent de sécurité pas très rassurant. Un drôle d'Organigramme que ce roman pas très corporate…
Lien : https://www.lettres-et-carac..
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