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Critique de julienleclerc45


Cette bande dessinée est le premier tome d'une série qui en comptera quatre. Sur chaque couverture, un visage, porteur d'une histoire intime et victime de l'Histoire mondiale. Les auteurs entremêlent les deux niveaux de lecture et croisent les douleurs d'un continent à celles de corps et d'esprits. Graphiquement, il y a un premier choc entre la couverture et la première planche. le crayonné s'oppose à des dessins plus animés par les couleurs. Les deux conflits mondiaux sont ici résumés à des palettes et l'oeil comprend vite quand et où se situe l'histoire. Il y a un accompagnement visuel dans cette narration très agréable car cette évidence permet d'alléger les décors et les détails donnés.
Cette BD, dans son premier tome en tout cas, puise dans les connaissances visuelles que nous pouvons avoir des conflits. Les deux ont donné lieu à tant de représentations que les codes sont assez clairs. En se basant sur ceux-là, les auteurs peuvent traiter un autre sujet : l'identité. Derrière le titre – beau clin d'oeil à l'art de la BD et du dessin -, il est surtout question d'identité. Comment est-on ? par le sang, par un héritage sensible, par le sol, par l'histoire des pays et de leurs relations. Peut-on être autre chose que ce qui est attendu ? Ces questions émergent rapidement tout au long de la lecture et des allers-retours entre 1940 et 1914. Les guerres se rencontrent, se ressemblent sur certains aspects même si les spécificités de chaque conflit sont respectées. Les tranchées et ses mouvements de troupes, lancées aveuglement à la charge, impressionnent toujours autant.
Parmi les scènes très belles, celle où Lieselotte Ruf chargée de photographier des soldats pour leurs épouses, pose son objectif sur un combattant mourant. Il veut que sa femme soit fier de lui et de l'uniforme qu'il porte. Une fois la photo faite, elle s'éloigne les yeux humides. Aurélien Morinière capte les traumatismes imprégnant les pupilles de cette femme. Les regards de ces êtres sont habités par le poids du traumatisme, par la violence de ces guerres et par l'incertitude de pouvoir, un jour, oublier ces images douloureuses.
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