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Critique de Roberte53


Par le biais de ce recueil de poèmes, Jaume Pont nous entraîne dans le clair-obscur d'une vie qui oscille, en permanence, entre l'ombre et la lumière. Bâties sur des rêves obscurs de désolation, de douleur et de mélancolie où les ténèbres du monde prédominent sur la luminosité de la vie et de la nature, les stances déroulent les blessures de l'âme d'un poète dont le sombre sourire se reflète au travers d'un miroir chimérique.

Néanmoins, au milieu de l'obscurité et du silence, quelques symboles de couleur et de vie viennent égayer cette morosité ambiante : des roses, des pommiers et quelques animaux, tels que le chat, le chien, le cheval, une merlette, une paire de boeufs, un cerf et des poissons. Tous ces symboles d'espérance de vie et de renouveau de la nature viennent casser le tempo morne de la souffrance et de la solitude ; ils redonnent une certaine brillance aux yeux atteints de cécité et rendent une sublime éloquence à la mutité de la voix.
Dans son tout dernier poème, Jaume Pont rend d'ailleurs un vibrant hommage aux mots :
"Ils viennent légers, seuls ou en troupeau,
enfants d'un battement d'ailes déployées, de sommeils,
d'odeurs, de couleurs et d'essaims d'images nomades.
Oh mers ! Oh dieux de la gloire et de l'infortune !
Ils te bercent, te caressent et te disent qu'ils t'aiment,
ils fondent dans ta bouche, boivent ton entendement,
ils te tuent."
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