Les Fleurs aussi ont une saison

On a souvent peur de ce dont on ne parle pas. Alors la mort, ce sombre tabou, on en fait quoi quand elle frappe par trois fois? Mettre un voile de tristesse pour l'occulter ne reviendrait t-il pas à étouffer les souvenirs de ceux qu'on a aimé? Et les enfants maintenant que le temps a passé…
« Qu'est-ce que je dois leur dire? Est-ce qu'ils ne sont pas trop petits? Et si je leur disais plutôt ça n'existe pas? Je commence l'histoire à quel moment? » Car au début, il y a la vie et s'ils sont là c'est que malgré tout elle continue.
« Les fleurs aussi ont une saison » se révèle être un vrai moment de partage où la parole se fait lumineuse et tendre malgré le sujet difficile du deuil. Cécile ouvre son coeur, montre ses fêlures avec une grande sincérité. Elle dépeint une famille « vrai » parfois un peu cabossée avec ses chamailleries et ses joies. Ce n'est pas lisse et parfait, et c'est d'autant plus émouvant. Une famille,comme les autres, touchée par la maladie, les accidents. Ce n'est jamais le bon moment pour voir partir nos proches d'autant plus quand on est prêt à donner la vie. Mais rien ne nous oblige à tourner une page. Il reste toujours un peu d'eux en nous et encore bien des histoires à raconter. Un graphisme doux et délicat à la mesure de ce récit intime et bouleversant. Merci à Babelio pour cette belle découverte.