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Critique de Monicar


J'ai découvert avec plaisir ce roman plein d'humour et retournements de situation, que j'ai lu d'un trait un week-end de confinement. Je le recommande chaleureusement 😊
En 20 a. Chr., Caius Iulius Senovir est administrateur d'un bourg anonyme en Gaule Lyonnaise. Après la découverte d'un cadavre dans un champ il mène une enquête à travers laquelle nous sommes entrainés bien au-delà du petit monde provincial. Bien que situé dans l'antiquité, l'atmosphère du roman a quelque chose de ‘médiéval' : intoxications aux céréales contaminées, paysans superstitieux et procès ad-hoc de sorcellerie, vagabonds qui errent à travers la province commettant des rapines, bûchers qui semblent ne pas bruler que des morts…
Caius est un personnage attachant, un homme honnête qui aime la justice et se soucie du bien-être de sa communauté. Comme son cognomen l'indique, il est Gaulois d'origine mais bien loin des stéréotypes du barbare sauvage : il sent le savon, utilise un outil à raser, a lu Cicéron et Caesar. Il est cependant constamment renvoyé aux aspects moins reluisants, aux yeux des Romains, de ses origines gauloises (consommation de la viande de chien, pratique de la décapitation ). Il se sent parfois embarrassé par ces origines, gauloises et provinciales, par le « sabir latin » parlé par ses concitoyens, par son éducation qui pâlit en face de la culture du préposé aux entrepôts du fisc, un Juif hellénisé venu d'une grande ville, et même par son homonymie avec Caesar.
Les conversations sont d'un humour fou, j'ai ri toute seule en lisant. le sarcasme fuse de partout, la nature humaine se montre dans toute sa splendeur (les anciens dieux gaulois, en bois, pourrissent dans l'indifférence générale alors que le ragoût de chien provoque toujours des nostalgies..). Un petit bémol, il est normal qu'un roman historique comporte des anachronismes, mais qu'un modeste magistrat d'un bourg anonyme, comme Caius observe en -20 que dans les Commentaires de Caesar aucun nom de femme n'est mentionné…je veux bien être optimiste :), mais je ne trouve pas très vraisemblable.
Le roman se termine avec plein d'ironie dans un monde beaucoup plus prosaïque, une université contemporaine, avec ses guerres sans gloire, entre les étudiants et l'administration, entre les professeurs et leur hiérarchie.
En conclusion, un roman entraînant, un protagoniste plein de charisme, un humour amer qui pimente l'action 😊
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