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Critique de Sachenka


« - Mais, mon cher Nick, vous connaissez donc tout le monde. Rien de ce qui concerne la bonne société ne vous échappe. Quant à moi, je ne m'y retrouve plus entre les naissances, les mariages, les décès – les décès, encore, je m'en sors – mais les naissances et les mariages, pas du tout.» (p. 90). Cette remarque illustre très bien cette monumentale saga que constitue La danse de la vie humaine. Rendu au neuvième tome, intitulé Art martial, Nicholas Jenkins occupe toujours des fonctions administratives au sein de l'armée britannique pendant les premières années de la Seconde guerre mondiale. Il a assisté à la chute de la France et au Blitz sur Londres. Mais surtout de loin, ses fonctions le tiennent à une certaine distance des combats. En effet, il travaille sous les ordres de son ancien camarade de classe Widmerpool, un type désagréable et opportuniste. Jenkins assiste à l'inimité entre les différents officiers qu'il côtoient, à leurs manoeuvres pour se nuire les uns et les autres, ou bien cherchant à promouvoir un protégé ou à gêner tel autre. Parfois, ils discutent librement et on en apprend beaucoup sur eux et les leurs, membres de la bourgeoisie et de l'aristocratie anglaises. Pareillement pour les moments de permissions à Londres, quand on ne craint pas les bombardements. C'est que Jenkins connait tout le monde, comme le lui faisait remarquer son ami Charles, plus haut. L'auteur Anthony Powell révèle avec de nombreux détails les dessous d'une société à un moment crucial de son histoire. On s'y perd parfois, avec tous les noms mentionnés mais il n'est pas nécessaire de les retenir : mes yeux glissaient sur la majorité d'entre eux. Mais il n'est pas question que potins, tout ce beau monde échange aussi sur la politique internationale, les arts de la scène, la littérature (j'ai beaucoup aimé les références à Alfred de Vigny, si justes). Et, si ça semble si naturel, c'est que Jenkins a de sérieux penchants littéraires qui, d'ailleurs, l'amènent à rêver à une promotion en tant qu'officier de liaison auprès des Français. L'autofiction à son meilleur! Bien sûr, l'aspect militaire est omniprésent. Pour ceux qui craignent être noyé dans tout le charabia des termes de l'armée, on retrouve à la fin un index avec toutes les abréviations utilisées dans ce bouquin. C'était éclairant. Pris individuellement, ce bouquin ne semble peut-être pas si exceptionnel mais, lu avec le reste de la série, il prend une dimension tout autre.
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