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Critique de berni_29


Voici un thriller, le déluge, un de plus aurais-je envie de dire et pour appâter le chaland tous les coups sont permis, à commencer par une première de couverture dont l'image est prometteuse et une accroche qui en dit déjà presque trop...
Nous nous retrouvons en immersion dans la région désertique de l'Outback, dans le sud de l'Australie. La sécheresse sévit, la région a tout récemment été ravagée par de terribles incendies.
Avides de sensations, quatre jeunes étudiants décident de s'offrir une virée durant leurs vacances estivales, afin de rompre avec un quotidien morne. Deux se connaissent déjà, Hailey et Scott forment ce jeune couple qui se cherche un peu déjà… Ce sont eux qui ont l'idée de ce voyage, avec une idée originale pour imaginer former le quatuor qui empruntera le vieux quatre-quatre diesel du grand père… Livia et Joost les rejoignent. L'aventure peut commencer…
Nous voici dès lors propulsés dans un road-trip en prenant place aux côtés de nos quatre jeunes routards en goguette.
Tous les ingrédients classiques sont réunis ici, non pas pour faire un bon thriller, mais pour en respecter les codes habituels sans oublier les clichés du genre qui s'invitent à foison.
L'orage qui se fait menaçant pour accompagner une tension qui se voudrait palpable et monter crescendo.
Une horde de bikers avec toutes les représentations, fausses ou vraies, qu'on peut s'en faire.
Des situations téléphonées et des fins de chapitre qui cherchent à surprendre à chaque fois le lecteur comme le dernier plan d'une séquence d'un film de série Z, j'allais dire d'un nanar.
L'absence de réseau téléphonique pour communiquer, - tenez ! quand je vous parle de situations téléphonées, vous voyez je n'invente rien... Une panne d'électricité forcément qui arrive au plus mauvais des moments…
Un pub emblématique perdu au milieu du désert.
Peu à peu, l'histoire se referme comme un huis-clos évident qui se voudrait haletant.
Les personnages sont inconsistants, à peine esquissés, l'histoire reste en surface et ne veut rien nous dire d'eux, impossible d'entrer en empathie ou de les détester carrément. J'ai failli appeler mon bon vieux copain Harrison Ford pour qu'on aille les chercher avec son hélico et qu'on les dépose sur une plage de Miami, histoire de vite oublier ce cauchemar de lecteur, mais impossible de remettre la main sur son 06… Dans ces instants-là, on regrette de ne pas avoir un peu plus d'ordre dans ses affaires.
L'écriture est lisse comme les plumes d'un canard et c'est bien pratique pour évacuer les seaux qui se déversent sur la route.
L'avantage d'une écriture lisse est que le livre se lit très vite. On appelle cela un page-turner et je vous confirme, les pages se tournaient toutes seules et moi je sautillais vers la fin tel un kangourou pressé d'en finir.
Sous un aspect polyphonique où chaque chapitre se pose sur un des personnages du récit, le ton hésite entre le thriller gore ou le thriller psychologique. Bon, pour ce qui est d'une psychologie d'ados prépubères, l'hésitation est très courte. Et s'agissant du côté gore, on en serait presque à regretter les vibrations intempestives de Massacre à la tronçonneuse. J'ai hésité à sortir la mienne et faire des confettis de ce livre, mais je n'ai pas la dextérité de Leatherface. Pour un roman qui nous parle de déluge, c'est un comble de rester entre deux eaux.
Flaubert dirait que la conversation de ces protagonistes est plate comme un trottoir de rue.
Certes, il y a un côté mécaniquement addictif qui nous happe dans sa nasse, qui nous tire vers la fin mais qui tient davantage à de bonnes vieilles ficelles bien utilisées qu'à la qualité propre du roman.
La fin pourrait surprendre et nous laisser deviner que certains personnages féminins avaient peut-être des choses à nous dire, d'autant plus que l'autrice Michelle Prak leur a offert la part belle dans la distribution des rôles.
Vous l'aurez compris, de vous à moi ce ne sera pas le déluge d'éloges…
En lecteur fidèle et poli, je remercie néanmoins Babelio pour cette masse critique privilégiée ainsi que l'éditeur Harper-Collins pour l'envoi de ce livre.
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