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Critique de jcjc352


avec aquarelles de Hugo Pratt.
Une version coloriée de Corto avec en avant-goût une série d'aquarelles d'individus de Polynésie et de Mélanésie.
Une aventure où apparaît pour la première fois Corto Maltese le pirate à la solde ou/et associé plus ou moins du «Moine» mystérieux personnage dont on ne voir jamais le visage et dont personne ne connaît l'identité. Une apparition pour le moins surprenante car il dérive attaché sur une croix en plein Pacifique comme un christ : un personnage né du néant et qui va nulle part mais de par cette crucifixion maritime intrigante, on sait qu'il a été, est et sera voué aux ennuis. Dans cette aventure Corto se trouve associé à Raspoutine pirate et assassin passablement fou et assoiffé d'or. Premières confrontations avec celui-ci avec lequel il a semble-t-il des relations paradoxales, amitié ou quelque chose qui y ressemble et haine ou rivalité sentiments qui sont réciproques mais les deux sont liés et le resteront longtemps.
Premières amours avec la jeune Pandora. Première pensées altruistes de Corto Maltese pour les peuples colonisés, ici ceux du Pacifique, pensées d'indépendance qui collent bien à son esprit libre, ni dieu ni maître sans être à aucun moment idéologiquement libertaire. Ces belles pensées ne l'empêchent pas d'être un malfrat qui court après un trésor ainsi qu'un mafieux traficotant avec les allemands pendant la guerre. Son aura pour ce début d'aventures est celle d'un truand ni plus ni moins il ressemble à Raspoutine avec un coté fleur bleue la naïveté en moins.
On constate qu'il a déjà des amis ou du moins des gens qui le respectent et ce sans qu'on sache d'où cela vient: il a déjà un vécu qu'on ignore. Apolitique et aventurier il mène sa barque entre les écueils sans choisir un camp d'ailleurs le seul respect qu'il manifeste dans ce tome va vers un officier allemand. Il est à contre-courant mais il réussit à échapper aux sanctions des vainqueurs on constate son opportunisme car il n'a pas fait grand-chose et ce qu'il a fait de positif ce n'étaient pas sans arrières – pensées.
Graphiquement les traits des personnages sont plutôt lourds, brouillons et disgracieux il lui faudra quelques tomes pour arriver à une image plus dépouillée, stylisée et aristocratique. A ce stade il a tout du ruffian mais il a la jeunesse et on lui pardonne beaucoup, toutefois Corto reste un personnage ordinaire il n'a pas encore d'épaisseur. Il est encore loin d'être un gentleman légendaire. Les décors semblent un peu vides il manque quelque chose mais quoi?
Une couverture bâclée et grossière et si la couleur verte bleutée est sympathique elle est très mal mariée avec un «le moine» au premier plan pachydermique en noir et blanc et surtout la grosse tâche noire du capuchon. C'est assez laid et ça jure avec les aquarelles qui suivent et sont tout en finesse.
Des langueurs dans le texte Pratt fait durer l'histoire un peu inutilement bref ce sont peut-être les îles paradisiaques qui imposent ce rythme et une certaine moiteur: on tourne en rond et on attend la suite. On va dire qu'il est bavard et ne permet pas l'onirisme qui caractérise le Corto véritable. le contexte qui entoure Corto est essentiellement historique et politique à peine mâtiné de romance aventurière du style «l'île au trésor» avec pirates modernes on dirait aujourd'hui «terroristes».
Une bonne BD.
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