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Critique de Vivrelivre


Fuites des temps.
Fuites des corps.
Fuites des pensées.

Voici tout ce que ressent Aline, jeune retraitée.
Professeure pendant 40 ans, elle a passé sa vie à enseigner aux jeunes générations l'Histoire, la grande mais aussi la petite, et donc un peu de la leur, l'importance du passé et ses conséquences jusqu'à nous. Transmettre aux autres pour ne pas avoir à se pencher sur le sien. le sien propre d'abord, celui de sa famille ensuite, celui de sa grand-mère maternelle dont elle porte le prénom… Aline….

Nous sommes en Belgique, en région wallonne, vers Mons, Malplaquet, Bavay. Que s'est-il passé ici il y a cent ans et qui résonne encore jusqu'aujourd'hui ?

Le roman met en parallèle plusieurs situations et plusieurs temporalités. Celle d'Aline qui accepte enfin de regarder par la fenêtre du passé.

Cette grand-mère au même prénom qui, jeune fille, a du quitter la Belgique pour la France, en août 1914, par cette voie romaine, pavée, aux sens propre et figuré.

Mais en même temps qu'Aline remonte cette voie, qu'elle remonte le temps, qu'elles découvrent lieux et personnes, d'autres fuient d'autres territoires, et son pays autrefois envahi est à présent une terre d'accueil. Teresa qui l'aide à vider la maison de sa mère (Hélène) a elle-même fui le Kosovo et sa situation ressemble cruellement à celle d'Aline.

Conflits d'hier et conflits d'aujourd'hui.
Le roman est d'une actualité brûlante.
L'Histoire sert-elle à quelque chose ?

Fuir, mais vers où ? Fuir mais pourquoi ? Les souvenirs, Les ignorances et incertitudes se conjuguent. Faut-il vraiment savoir ? La connaissance amène-t-elle la paix ? Elle ne sait pas toujours pourquoi elle fait tout ça, pourquoi elle ressent ce besoin vital, nécessaire, de lutte contre l'oubli, le temps qui passe, irrémédiablement. Mais elle est arrivée à un point critique, un point charnier de sa vie, où elle pense trouver dans le passé familial les clés, les réponses pour leur avenir. Son fils, Alexandre, est parti aux Etats-Unis. Leur relation est en pointillés. Sa chère nièce Célia s'enfonce dans la dépression. le passé peut-il l'aider ? Pas de passé, pas d'avenir… Son mari, Patrick, si éloigné d'elle, si distant l'un de l'autre.

Résonnance de la Grande Guerre jusqu'aujourd'hui, dans les paysages, corps et esprits. Résonnance qui entrave les descendants, conditionne leurs vies par le silence, non-dits, disparitions… Elle est présente en filigrane, dans les lisières. Elle n'est pas présente par la boue des tranchées, l'horreur palpable du sang et des cris, à peine par les canonnades, mais plutôt par son effroyable silence.

Ce point de vue civil, et qui plus est, belge, est très intéressant. Il me semble n'en avoir jamais lu jusqu'à maintenant. Cette conjugaison des temps le rend d'autant plus captivant. J'ai cependant eu parfois du mal à suivre, à me représenter les gens, lieux ou époques.

Merci aux Editions M.E.O de m'avoir permis de lire ce roman grâce à l'opération Masse Critique de Babelio, que je remercie également.
http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/10/fuites-annie-preaux.html
Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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