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Critique de sweetie


« Pour vivre dans la Cité, il fallait croire très fort au présent et l'inventer à chaque seconde. » Célia (Cécé La Flamme) vit dans la Cité de la Puissance Divine, contrôlée un jour par Freddy, détrôné sauvagement par Joël, lui-même blackboulé peu après par Cannibale 2.0 (Justin), lequel finit par tomber sous les balles de Jules César, dit Cassave. C'est le quotidien à Port-au-Prince qui compte plusieurs de ses villages mis à l'écart des lois et du gouvernement et que les petits caïds se disputent (Cité Bethléem, Cité Mercidieu, Cité Source Bénie, Cité Mains de Jéhovah). Tous, sous l'égide de Dieu et des divers pasteurs, se font la guerre nuit et jour, créant un régime de terreur pour leurs habitants. À vingt ans, Célia a déjà perdu sa mère Rosia, morte du sida, et sa GranMa Christa qui l'a élevée. Son tonton Fredo, assommé par l'alcool frelaté et ses désillusions, habite avec elle dans une masure au toit de tôle qui laisse passer chaleur et pluies diluviennes. La prostitution lui procure quelque revenu, mais à un seul client, il lui faut vite trouver autre chose. le salut viendra par son téléphone mobile, un outil indispensable pour qui veut sortir de son milieu et ce, malgré les inévitables pannes d'électricité et l'indigence ambiante.
Les villages de Dieu, c'est un portrait saisissant et actuel d'Haïti, pays gangrené par la corruption, les guerres de gangs, les trafics en tous genres, la pauvreté et l'analphabétisme de ses citoyens. Les rêves y sont déformés par la violence et l'abattement généralisés. « (…) mais la vie c'était du sable mouvant par ici, il fallait saisir la brièveté des choses et s'en accommoder. »
Une lecture uppercut qui anéantit ces mots de Charles Aznavour : « Il me semble que la misère, serait moins pénible au soleil ».
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