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Critique de chapochapi


Tristan a 28 ans et est en train de tomber d'un gratte-ciel new-yorkais. Il le sait : ces cinquante étages lui seront fatals. Ce qui le chagrine, c'est de savoir que la personne qui l'a poussé a commis ce geste, alors qu'il avait tant confiance en elle. Ce qui le surprend, c'est que les récits de survivants disent vrai : quand on meurt, on voit sa vie défiler devant soi.

C'est donc tout naturellement que Tristan nous raconte la sienne. Il est né dans le Berry, d'une mère rapidement devenue muette sous le coup d'un choc psychologique, et d'un père absent, mais déjà ponte de la finance. Nous sommes au début du XXe siècle et Tristan est un peu laissé à lui-même ainsi qu'à son grand-père lorsqu'un jour de bravade, il décide de faire un tour, le soir, au cimetière. Il a cinq ans et tombe dans un trou ; il est récupéré par l'anglais du village, celui qui attise toutes les mauvaises langues : Mr Trackeray. Pourtant, le lord en exil est un homme bon, qui se prend de sympathie pour Tristan et fait son éducation : anglais, piano, langues anciennes, sciences, littérature. Tristan reçoit une éducation d'aristocrate qui satisfait son père, Octave, qui laisse faire.

A partir de là se construit une vie qui convient aux exigences de ces deux "pères" et qui amène Tristan à Londres puis New York, où il mourra, poussé dans le vide par une main, autrefois aimée.
Mais qui ? Outre le récit d'une vie intéressant(e) à lire, c'est l'identification du meurtrier, que Tristan connaît, puisqu'il le dit d'emblée, qui intrigue et amène le lecteur sur un jeu de pistes.

Le roman se lit d'une traite, avec plaisir : c'est fluide, entrainant, pas même macabre. C'est une vie qui s'écoule mais avec ce compte à rebours particulier : chaque chapitre commence comme une barre de téléchargement : tant de chute effectué + quel étage atteint (ex : « chute de 56%, 22e étage »). La vie de Tristan pourrait se lire tranquillement, si les rappels de cette chute et de cette mort inévitable ne renvoyaient le lecteur à l'urgence de connaître sa vie et les raisons de sa mort. Comme si on avait une chance de tout savoir avant le contact avec le bitume, on se dépêche de lire, rapprochant de ce fait Tristan chaque fois un peu plus de la mort. Paradoxe qu'on prend plaisir à accentuer de page en page.
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