AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LauBlue


La communauté des Esprits offre au lecteur un récit dense, plus sombre encore que celui de la belle sauvage, premier tome de la Trilogie de la Poussière. Les personnages, à présent adultes, prennent de l'épaisseur, les intrigues également.
Comme un reflet de notre propre société, Philip Pullman brosse un portrait dramatique du monde de Lyra. Pouvoir, contre-pouvoir, espionnage, fanatisme religieux, attentats, la violence est partout et la nature humaine dans ses facettes les moins glorieuses est mise en avant.

Pourtant, sous les nombreux sujets sociétaux abordés, La communauté des Esprits est avant tout le roman d'une quête. Celle d'une jeune femme qui, entre raison et imaginaire est à la recherche de son équilibre. Lyra a quitté l'enfance et l'adolescence. Elle se tourne vers le monde adulte avec une détermination teintée de contrariété. Son besoin d'émancipation, sa prise de position pour les philosophes qui remettent en cause la nature même des dæmons, fragilise sa relation avec Pan, son dæmon, qui tel sa conscience, est à la fois celui qui veille et celui qui tranche : « On l'[Lyra] avait privée d'une partie d'elle-même et il [Pan]allait la retrouver » Il met Lyra face à sa dualité et ses contradictions et il faudra bien des détours et de la tourmente pour que la jeune femme en prenne conscience : « La raison l'avait mise dans cet état. La raison qu'elle avait placée au-dessus de toutes les autres facultés. Et le résultat était la plus grande tristesse qu'elle avait jamais ressentie »

Peut-être faut-il voir dans la perte de l'imagination de Lyra le miroir du monde dans lequel elle évolue. Sombre et triste, dénué de fantaisie.

Si l'ensemble du roman expose moins le côté imaginatif apprécié dans la trilogie précédente, il reste néanmoins présent par petites touches. Comme un souffle dans la tourmente, il distille quelques pistes ténues certes, mais qui ouvrent la voie au mystère de la Poussière et mettent en évidence le déploiement de l'intrigue à venir.
Peut-être faut-il attendre le retour de l'imagination de Lyra pour voir s'ouvrir à nouveau les portes de l'imaginaire de Philip Pullman.
A suivre donc, d'autant que l'écriture sensible et ciselé de Philip Pullman continue de séduire et que l'histoire de Lyra reste addictive.

A noter toutefois que la complexité de l'histoire et les sujets développés dans ce roman s'adressent davantage à des adolescents qu'à des enfants de dix ans.
Lu dans le cadre d'une masse critique je remercie Babelio pour la sélection et les éditions Galimard pour l'envoi.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}