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Critique de AUTOURSDESAUTEURS


Prix Ethique et société 2019 du Salon d'auteurs chrétiens AuTours des Auteurs
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Qui peut bien lire des livres traitant d'éthique aujourd'hui ?
C'est la question que je me suis posée avec anxiété lorsqu'il y a bientôt un an notre jury « éthique et société » s'est réuni pour la première fois et a découvert la liste des ouvrages à lire que nous avait concoctée le responsable des prix littéraires. Rassurez-vous, nous étions tous volontaires pour ces lectures et conscients d'une actualité législative qui faisait (et fait encore) de ces questions d'éthique un véritable enjeu de société. Aussi, tout en appréhendant l'aridité que nous prêtions à ce type d'ouvrage avant de les avoir lus, nous étions prêts à affronter ces auteurs pour nous documenter de manière responsable !
Je réponds ce soir à la question : TOUT LE MONDE DEVRAIT LIRE ces livres et notamment celui de Grégor Puppinck ! Les droits de l'homme dénaturé. Il est parfaitement lisible, parfaitement construit et instructif au point qu'en le lisant on se trouve intelligent et cultivé. La surprise a été réelle pour beaucoup des membres du jury qui pensant s'attaquer au code pénal ou bien encore à une thèse de doctorat en droit se sont rendu compte que le livre de Grégor Puppinck exposait clairement les évolutions des droits de l'homme depuis 1789 en passant par 1948 ainsi que les enjeux découlant de cette dérive (car ça en est bien une).
En effet, depuis quelques années, la revendication d'un « droit » conduit à tout légitimer et constitue le moteur même de la machine à légiférer. Et cela mène dans certains cas comme Grégor le démontre dans son livre à une négation du Droit à force d'une extension des droits qui semble être une des conséquences de l'idéologie du progrès.
J'ai beaucoup aimé l'exposition faite par Grégor des deux manières d'envisager l'Homme à la veille de la Déclaration internationale des droits de l'homme de 1948 : Maritain face à Huxley. Personnalisme face à Individualisme. La Déclaration de 1948 est née d'une bataille entre ces deux conceptions radicalement différentes de l'homme, celle du personnalisme où la dignité humaine consiste à accomplir sa nature, et une seconde où la dignité recouvre tout ce que l'individu décide contre la nature. Bien sûr comme nous le constatons tous, c'est la deuxième conception qui l'a emporté : dans ce renversement, les désirs subjectifs de l'individu sont souverains : exit la réalité dans laquelle ce dernier est inscrit. L'individu libre est un esprit qui peut disposer de tout : sa nature, son corps, la famille, la société, la religion.
A ces droits « dénaturés » s'ajoute le « transhumanisme », une logique de dépassement de la nature humaine et de progrès : on peut vouloir procréer sans sexualité, quelle que soit l'identité sexuelle des corps, procréer des enfants non malades.
Nourri par des cas pratiques et des exemples parfois effrayants, ce livre est fait pour convaincre. le jury a particulièrement apprécié l'argumentation claire, progressive et rigoureuse d'un spécialiste du droit qui connaît les institutions internationales dont il parle.
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