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Critique de Stockard


Et sinon, ce livre, il parle de quoi ?
Question récurrente concernant l'oeuvre de Thomas Pynchon, mais soyons honnêtes, ici pour le coup, la trame est plutôt limpide. Mais attention hein, la trame seulement : Doc Sportello, hippie californien quelque peu sur le retour tourne détective privé à ses heures perdues, alors quand son ex copine dont il aimerait bien en faire son avenir vient lui parler d'un gros bonnet de l'immobilier qui serait sur le point de se faire enlever puis interner en hôpital psychiatrique par sa femme et l'amant de celle-ci afin de toucher au grisbi, ça éveille vaguement sa curiosité au départ et puis finalement toute son attention quand son ex-potentielle-future-chérie disparait et qu'il se retrouve (je vous passe les détails un chouïa alambiqués) impliqué dans l'affaire plus qu'il ne l'aurait souhaité.
Aux prises avec des flics limite ripoux d'un côté à qui il doit prouver son innocence et une organisation qui dépasse tout ce qu'il aurait pu imaginer de fraudes et de meurtres à l'international de l'autre, Doc a bien du mal à trouver le temps de s'organiser des petites sessions fumettes (mais qu'on se rassure, il y arrive toujours)
Trame assez claire donc...

Ce sont les à-côtés, par contre, qui semblent avoir été trempés dans de la bonne pas trafiquée. Ça part dans tous les sens, des personnages qui parfois ne font que passer mais qui n'oublient pas de se radiner avec leur lot de dingueries en tout genre, ceux qui sont plus réguliers mais dont la santé mentale n'est pas plus à envier et enfin Doc himself, obsédé par la gent féminine, toujours un braquemart d'avance, et tout ce qui porte jupon a droit à, au minimum, un petit coup d'oeil libidineux et, si c'est un jour faste, une bonne vieille séance de dedans-dehors. Obsédé donc, drogué sans conteste, mais malgré tout du bon côté, un bon fond, un personnage ubuesque haut en couleur qui sous le péta... la plume de Thomas Pynchon nous devient très vite attachant.

Parlons-en un peu de sa plume d'ailleurs, la facilité qu'il a de se colleter avec de délirantes phrases à rallonge et à en sortir gagnant à tous les coups laisse entrevoir le génie de l'écriture dont il n'a pas usurpé le titre. Il a beau nous balader à droite, à gauche, nous perdre régulièrement dans des délires aux chanvreuses frontières du compréhensible, pour un peu qu'on accepte de s'accrocher un minimum et de se prêter au jeu, on se retrouve devant un très bon moment de lecture et un coup de coeur assuré.
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