AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de CarolineCF


Mes bibliothécaires-car elles sont à moi, lol-mettent maintenant des petites notes écrites de leur main sur les livres qu'elles ont aimés particulièrement. C'est comme cela que j'ai emprunté ce livre, sans savoir rien de plus que ces quelques lignes écrites rapidement. Elle venait de le terminer dans la nuit et faisait part de son enthousiasme. Je la remercie chaleureusement, car sans ce petit cartouche rose sur la couverture, je serai passée à côté d'une belle lecture !
L'histoire narrée, les histoires de famille et L'histoire, j'aime particulièrement dans un roman quand ces niveaux de récits se mêlent, se tissent, quand le passé affleure, alourdit le présent, un passé dont il est difficile de se départir, qui nous pèse au point parfois de nous engloutir.
L'histoire a déjà été racontée. Une enfant disparaît alors qu'elle est sous la surveillance de son frère ado et de sa soeur à peine plus jeune que lui. Elle disparaît alors qu'ils se baignaient dans ce trou d'eau noire de la carrière, lieu que leur père leur avait interdit. L'enquête de police ne donne rien.
La culpabilité des deux ados, la dépression mortelle de leur mère et la disparition du père faux-monnayeur parti, évanoui, abandonnant ses 2 grands enfants à leur souffrance, au vide et au silence d'adultes absents, incapables de faire face.
Voilà le noeud du roman.
Le roman raconte alors la quête des 2 ados pour retrouver cette petite soeur merveilleuse qu'il pense en vie, enlevée par leur père.
C'est Roberta, Bert, la narratrice. Elle parle de ses adultes défaillants que ce soit ses parents, son oncle, les divers allumés attirés par le malheur de cette famille, avec un regard particulièrement acéré par la colère. Mais c'est aussi le récit de celles qui sauvent le monde comme Clem, cette grand mère, accoucheuse, soigneuse, avorteuse qui, avec Ora, aide, soutient les femmes, les filles amusées, violées dans leur choix de porter ou non leur enfant. Ces 2 femmes qui ont table ouverte pour tous les enfants perdus de la misère.
Deux lieux, le Mississipi, chaud et moite dans la 1re partie et les Everglades, humides, au soleil brûlant et aux orages dévastateurs à la fin du roman.
Plusieurs époques, des chapitres qui racontent la quête de Bert et de son frère Willet et d'autres plus courts qui évoquent le passé tragique, raciste, violent, meurtrier de ces états du Sud des États Unis, à travers l'histoire de la famille et de la carrière maudite.
J'ai particulièrement aimé la première partie du roman, celle du Mississipi. Bon....j'aime toujours plus les débuts de roman que leur dénouement...c'est difficile de tenir les promesses d'une belle histoire tout le long...car il faut bien finir, en sortir.
Le personnage de Clem est particulièrement touchant, femme forte, qui tient le passé et l'avenir dans ses bras, réconforte avec des quatre-quarts au citron, de bonnes tisanes d'herbes de son jardin, qui comprend sans juger.
J'ai dû souvent me restituer l'histoire dans les années 70, pas si lointaines pour moi.... tellement j'avais l'impression de lire une histoire du temps de la Grande dépression, de la grande pauvreté , de la ségrégation, du racisme à visage découvert. C'est dire que ce passé dans ces états du sud est toujours présent.
J'ai pensé alors aux polars de James Lee Burke car lui aussi fait peser le passé douloureux comme un boulet à la cheville à ses héros du Bayou.
J'ai moins aimé la 2e partie car la quête de Bert prend plusieurs directions, à celle de sa soeur, s'ajoutent celle de son père et aussi de son passé familial. Tout est lié certes, mais des raccourcis, des flous que j'ai regrettés.
Le titre ? un mystère pour moi .... si quelqu'un peut m'expliquer....
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}