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Critique de Jean-Daniel


Prix Goncourt 1985, Yann Queffelec a obtenu une juste récompense avec « Les Noces Barbares ».
En dépit de la dureté du récit, ce roman sombre et triste se lit facilement et tient en haleine de la première à la dernière page. C'est avec grand talent et habileté que l'auteur décrit le pire et raconte dans un style captivant la vie d'un enfant, devenu adolescent, en cruel manque de tendresse et d'affection de la part de sa mère.
Durant tout le livre on se demande si l'enfant est né avec une maladie mentale ou si son état est dû à ce douloureux manque de tendresse et d'attention ; certainement un peu des deux.
Cette constante quête désespérée de tendresse, de reconnaissance et d'amour de la part d'un fils perdu dans un abîme d'indifférence ne peut laisser le lecteur insensible. Ludo n'a qu'un objectif et celui-ci l'obsède constamment : être aimé de sa mère qui lui refuse toute affection. Il recherche désespérément la reconnaissance de sa mère. Pourtant celle-ci lui refusera toute affection et le privera de toute manifestation de sentiment ou de tendresse, trop marquée, blessée, par un passé haï et son fils qui lui rappelle inexorablement ce passé.
Sans cesse le lecteur a l'impression qu'il aurait suffi d'un rien pour que cet enfant en souffrance, et inapte à la vie en société, puisse enfin s'épanouir et vivre normalement. Le roman laisse sans cesse le lecteur espérer un infime moment de joie, que Ludo ait enfin la reconnaissance tant attendue et qu'il trouve la paix.

Ce roman éveille certains enseignements chez le lecteur concernant l'âme humaine. Il est parfois difficile de faire la différence entre une victime et un coupable, on peut quelquefois être les deux. Il serait ainsi facile de juger la mère, enfant à peine adolescente, elle qui n'a pas su trouver sa place de mère, a subi la haine et la colère de ses parents, et qui a été détruite au plus profond d'elle-même.
Ce roman démontre également qu'il n'y a pas seulement des maltraitances physiques mais que des mots, des incompréhensions, des rejets peuvent également se transformer en maltraitance pouvant entrainer de graves conséquences sur la personnalité d'un enfant puis de l'adulte qu'il deviendra.

Ce roman, d'une beauté sauvage et cruelle, est un de mes livres préférés et nul doute un des meilleurs prix Goncourt.
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