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Critique de jamiK
Le dessin est réalisé au crayon gris, mais jouant sur les nuances recherchées, le trait est brut et un peu raide, mais chargé d'une douceur. Jouant sur les coins arrondis ou pas, les espaces entre elles, les vignettes rythment le récit en douceur, les tons de gris apaisent le propos. C'est une histoire de famille, ils sont émigrés asiatiques, les filles sont la troisième génération, le grand-père, qui a dû tout reconstruire en France, impose à toute sa famille une discipline stricte. Edda, l'aînée de ses petites filles, lance la révolte. On va découvrir cette philosophie de la reconstruction, de l'intégration, qui n'est plus la même d'une génération à l'autre. J'ai aimé le ton de cette histoire, qui ne caricature pas une vision par rapport à l'autre. On est évidemment du côté d'Edda, et toutes les femmes de la famille sont d'ailleurs de son bord, mais le récit nous aide à comprendre le grand-père dans son obstination, on découvre alors les secrets de la grand-mère et de la mère qui vont nous aider à comprendre le cheminement de cette famille, les relations entre les membres, les non-dits, la soumission... Ce récit raconte avec subtilité le poids de la culture d'origine dans l'intégration, des conflits et des bienfaits qu'elle amène, le tri n'est pas si simple. Et cette bande dessinée nous le raconte avec émotion et sensibilité.
