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Critique de Bobby_The_Rasta_Lama


"- Il s'appelle Trouscaillon ! S'écria Zazie, enthousiasmée.
- Eh bien moi, dit la veuve en rougissant un tantinet, je m'appelle madame Mouaque.
Comme tout le monde, qu'elle ajouta."

Oui... sauf que dans la réalité quenesque, il ne s'appelle pas seulement Trouscaillon, mais aussi Pédro-surplus, ou Bertin Poirée. Et c'est un flic. Ou un satyre.
En tout cas, il cause. Comme tout le monde.
... ils causent tous énormément, d'ailleurs, dans ce livre; je dirais même que "c'est tout ce qu'ils savent faire" !

J'ai gardé "Zazie" longtemps sous la main, afin de trouver un bon moment pour en profiter. Mais en commençant, j'avais une fâcheuse impression que c'est le plus mauvais Queneau que j'ai jamais lu. C'était un peu comme quand vous attendez toute l'année l'arrivée de l'été, et après vous râlez, parce qu'il fait beaucoup trop chaud...
Ce n'est pas une histoire d'une petite fille espiègle qui visite son tonton (qui est une tante ?) à Paris, et qui veut voir le métro (qui est en grève).
Zazie est une désagréable peste.

Et j'ai dû tourner un bon nombre de pages avant de comprendre comment le lire - comment absorber ce langage ordurier de la mouflette, ce "meurtre à la hache", ces répétitions incessantes du perroquet...
A vrai dire, j'ai retrouvé toute ma - quenitude ? - à la seconde où j'ai arrêté de me casser la tête si Zazie, oui ou non, aurait mérité une bonne paire de claques !
Et j'ai enfin pu savourer ma lecture...

C'est un livre extrêmement visuel (pas étonnant que le film a été un tel succès !) - une sorte de road movie parisien déjanté qui boucle une boucle pour finir à son point de départ.
Et la force du livre, justement, est que personne ne "la boucle" jamais - c'est une suite de dialogues comiques, absurdes et surréels dans les situations qui pourraient être réelles, mais qui paraissent comiques et absurdes à cause des ces mêmes dialogues. Parfois cela fait penser aux pièces d'Harold Pinter, tellement on est loin de la réalité rassurante et prévisible.
Au moins en apparence - car combien de fois il nous est arrivé à tous de se retrouver dans une situation digne de Queneau, quand on "croit rêver" ?
Saufxe pour de vrai... comme qui dirait Zazie.
Zazie est le personnage central du livre, mais elle n'est pas toujours présente, et on s'en passe étonnement bien.
Mais c'est la seule qui se trouve changée à la fin du périple - elle a "grandi", et elle a enfin (enfin !) trouvé la vérité sur la "hormosessualité".
Grand bien te fasse, Zazie !

Alors, combien d'étoiles je te donne, petite peste à la langue bien pendue ?
Tu vas me dire : "Trois, mon cul", alors d'accord, je t'en donne quatre... mais sache que c'est grâce à Trouscaillon !

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