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Critique de mylena


J'ai relu Zazie avec un immense plaisir, j'ai tout autant apprécié que dans les années 70 les jeux de mots et d'orthographe, mais je ne suis pas sûre qu'un lecteur plus jeune apprécie autant les intentions de l'auteur. En effet Raymond Queneau a écrit ce texte en 1959, avec l'idée, surprenante, voire provocante pour l'époque, de remplacer le français écrit standard par un français parlé, tant par sa syntaxe que par son vocabulaire, ainsi que par son orthographe plus ou moins phonétique. A l'heure actuelle, plus rien de provocant, ni de très surprenant.
Au-delà de cette intention, l'intérêt de ce récit pour le lecteur semble bien mince : Zazie va-t-elle arriver à prendre le métro ou non ? Action qui finira par avoir lieu sans avoir vraiment lieu puisque Zazie, trop fatiguée, dormira pendant tout le trajet. Mais ce thème n'est en fait qu'un prétexte secondaire.
Zazie, sans complexe et sûre d'elle, s'oppose aux adultes qui s'entêtent à soutenir que le monde est prévisible et ordonné. Elle préfère vérifier cette affirmation, sans se contenter des apparences, mettant à nu le désordre surgi souvent de l'imprévisible.
Un autre thème récurent est la question sur les apparences, à travers celle sur l'homosexualité : Zazie se demande si son oncle Gabriel est homosexuel ou non, celui-ci l'amène à penser qu'il ne l'est pas. Et pourtant à la fin, quand Marceline, l'épouse de Gabriel, accompagne Zazie à la gare, la mère de Zazie s'adresse à lui en disant « Tiens, Marcel. »
A la toute fin, le récit prend encore un tout autre sens quand la mère de Zazie lui demande ce qu'elle a fait, et que celle-ci répond laconiquement : « J'ai vieilli ». Il s'agissait donc en quelque sorte d'une sorte de conte sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, avec ses questionnements sur l'ordre du monde, sur la liberté, sur son identité sexuelle… Incontournable ! Je ne pense pas que dans les années 70 j'y avais vu tout ça, d'où l'intérêt des relectures...
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