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Critique de lolaalbarracin


Il est des livres qui se dégustent comme le bon vin, par petites gorgées. C'est le cas de "Ma rue à moi", dont la toute première phrase annonce la beauté: "Je marchais sur les pages de mon livre comme dans une forêt, les yeux sur les mots, évitant les mauvais, admirant les beaux". Ainsi du voyage de Lucien au pays des mots ; fuyant les fourmis, les murs blancs et Me. Petiteigne, il s'engage dans une déambulation hypnotique parmi des ruelles de phrases, des tapis d'adjectifs, des roues et des précipices, à la découverte de soi.
Si l'inconscient est un langage, ce conte en est l'illustration : à la fois chaotique et poétique, lumineux et triste, furieusement vrai et totalement fou… Une expérience littéraire rare.
L'épilogue est un après-coup grâce auquel tout s'éclaire, même si le mot tourniquet prend alors une sombre tournure. Mais n'est-ce pas le privilège du grand âge, que celui d'un retour en enfance, un retour à des souffrances anciennes comme une chance de réécrire l'histoire ? Nos cellules portent la mémoire d'un traumatisme que les mots finissent par guérir : tel est le fil de sens qui traverse, à mon avis, cette drôle de rue.
Certains livres vident la tête, d'autres la remplissent. "Ma rue à moi" est de ces derniers, assurément.
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