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Critique de Gruizzli


Voila un ouvrage bien étrange, autant sur le fond que sur la forme. Mais je suis désolé de devoir commencer par un point négatif malheureusement bien trop important : l'édition est vraiment mal faite ! Des erreurs assez fréquente, notamment dans les découpages de paragraphes ou de chapitres. Je ne sais pas si c'est un souci venu avec la traduction, visiblement l'édition en liseuse souffre des mêmes défauts si j'en crois les autres avis, mais qu'est-ce que c'est mauvais ! Des sauts à la ligne sans aucune pertinence, des moments où les chapitres se finissent sur une phrase qui trouve sa conclusion dans la première du chapitre suivant ... C'est plus du charcutage que du découpage. Franchement, c'est le gros point négatif avec ce livre.

Pour le reste, je suis franchement emballé par le récit. C'est prenant et surtout d'un ton qui varie sans cesse, dans une sorte de présentation décalée d'un futur malheureusement trop réaliste. de ce réalisme découle aussi bien des situations loufoques ou rocambolesques que des horreurs malheureusement bien trop humaines. le tout sans véritable transition, ce qui nous fait passer d'une scène atroce à une réunion où chacun sort des absurdités hilarantes. Ce décalage de ton ne conviendra pas à tout le monde, mais le fait de leur présence donne une crédibilité et un poids à ce monde. Dans cet "après", nous découvrons une civilisation asiatique dont les repères temporels sont complètement flous (Mozart est au XIXè siècle) ainsi que de nouvelles considérations mondiales (le russe est classé en langue morte, par exemple). A travers ces images, nous entrevoyons une société bien différente de ce que nous connaissons, et cela fait plaisir à lire. Bon nombre de roman de science-fiction présentent quelque chose qui n'est finalement que notre société avec des outils techniques plus puissants. Ici, c'est un revirement complet de valeurs, de société et de carte du monde, posant un regard fondamentalement différent sur la façon dont les choses doivent se passer. Mais cela devient franchement bon lorsque le final arrive, avec son lot de surprises qui personnellement m'ont fait éclater de rire, et surtout de situations bien terre-à-terre et banal, jusqu'à ce moment de fin qui est finalement, bien trop commun. Comme si l'humain restait malheureusement bien trop humain.

Le roman est assez décalé, disais-je, autant sur l'univers asiatique, aux valeurs, histoires et sociétés différentes, mais aussi dans la façon dont le personnage principal évolue finalement autour d'un ancien mythe dont elle semble s'inspirer. Ce procédé m'a plu, notamment parce qu'on est progressivement investi de ce mythe largement inconnu en Occident, mais avec une réalité crue qui se cache derrière et vient transformer ce parcours en quelque chose de plus concret. Et de très dure, aussi. le récit comporte certains passages rudes et éprouvants, à ne pas mettre entre toutes les mains, mais cela rajoute à l'ensemble. C'est une société moribonde que nous voyons, une société qui est bientôt finie et qui se maintient dans les apparences autant qu'elle le peut, sans que cela ne l'amène quelque part.

Le livre est fataliste, et la résolution ne rajoutera que de la noirceur à celle déjà présentée tout du long. Pour autant, je trouve qu'il sait aussi être émouvant lorsque cela est nécessaire, et même parfois touchant. C'est vraiment simple, mais terriblement efficace. A mon avis, nous avons là un excellent livre de science-fiction, qui mériterait un peu plus de visibilité. En tout cas, je vous encourage à le lire !


Je remercie les éditions Arkuiris pour l'exemplaire obtenu dans le cadre du Challenge Masse Critique !
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