Le milieu de la littérature est d'une incroyable injustice.
On achète et surcote souvent des Lévy, des Musso, des Nothomb, des auteurs grandiloquents à la publicité exagérée qui se vendent comme des petits pains, alors que nous avons, à côté de chez nous, en Belgique, parfois dans la ville d'à côté, des oeuvres bluffantes, méconnues, sous-estimées.
C'est le cas pour moi de "
L'homme à la Chimay bleue", bière pourtant que je n'apprécie guère, écrit par
Jean-Philippe Querton, qui narre l'histoire d'un suicidaire qui décide d'en terminer avec la vie en s'enivrant de trappistes. Après tout, pourquoi pas ? C'est court (150 pages, 9€), ça se lit d'une traite - comme on regarde en une fois un film d'1h30, ce que j'essaie moi aussi d'écrire en tant que maigre auteur - et c'est très bien rédigé, meilleur que les romans de gare précités qui se vendent pourtant par millions d'exemplaires.
Un extrait, pour l'exemple :
« Je remplis le verre d'un bon tiers, laissai la mousse retomber, écoutai les crépitements délicats provoqués par la rencontre du gaz carbonique avec l'air, observai, amoureux, la couleur noirâtre du nectar, l'humai, le portai à mes lèvres et en avalai deux gorgées. »
Il paraît, selon le personnage principal, que c'est à partir de la troisième Chimay que le monde devient merveilleux. Moi, après la première, je me sens déjà nauséeux. Bref, je vous conseille vivement ce livre belge qui surpasse aisément la "grande concurrence franco-parisienne".