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Critique de Woland


Woland
09 septembre 2017
Etoiles Notabénises : ******

Heart No Kuni No Alice
Traduction : Fédoua Lamodière
Adaptation graphique : Clair Obscur

ISBN : 9782355922220

ATTENTION ! SPOILERS !

Le tome le plus énigmatique de la série car la dernière de ses divisions est consacrée - et aucune indication ne nous est donnée quant à sa nature exacte : bonus ou intervalle de temps où deux royaumes s'entrecroisent par exemple - à un épisode intitulé "Alice au Royaume du Joker". Cet épisode forme un tout complet, à la fin en points d'interrogation mais où s'inscrit néanmoins ce mot fatal, "Fin", qui annonce celle du volume que nous tenons entre nos mains. Or, à la suite des épisodes appartenant sans conteste au Royaume de Coeur, nous avions, à la page 148 pour être précis, la mention traditionnelle : "A suivre ..." qui nous guide vers le tome V.

De même, dans la table des matières, placée au début du volume, un petit coeur stylisé surmonte tous les chapitres appartenant au Cycle du Coeur alors que celui où Alice rencontre le ou plutôt les Jokers, ne possède aucun signe particulier.

Ce manque de précision est d'autant plus étonnant que, d'habitude, les bonus ou les "spin-off" sont annoncés. La logique du lecteur est donc ici prise de court. Je me rappelle que, lors de ma première lecture, je m'attendais à retrouver le Joker dans le tome V. Ce qui, nous le verrons lorsque j'en ferai la fiche, n'est pas le cas. le Joker possède en fait sa série, "Alice au Royaume du Joker", qui clôt le cycle imaginé par les éditeurs. Mais l'idée de ce Joker leur est-elle venue devant le succès de la série ? Est-elle propre aux jeux dont sont en fait tirés les trois séries ? Rien ne nous est clairement expliqué et si quelqu'un d'entre vous, lecteurs, connaît la solution à ce problème, qu'il n'hésite pas à venir nous l'expliquer.

Pour nombres de sites concernant le monde des mangas, comme je le disais dans ma première fiche, "Alice au Royaume de Trèfle" et "Alice au Royaume du Joker" ne sont que des variantes sans intérêt sur le Cycle du Coeur. Et je vous conseillais même d'éviter ces deux séries. J'avoue que, ma curiosité l'emportant finalement et comme je préfère me faire une idée par moi-même, je vais me procurer les deux séries et en tirer mes conclusions personnelles. le monde carrollien d'Alice est fondé dès le départ sur le non-sens, l'absurde et les miroirs qu'on traverse : les deux séries ajoutées au Cycle de Coeur ne peuvent-elles pas s'interpréter de même ? Nous verrons. ;o)

Revenons pour l'instant à ce quatrième tome des aventures d'Alice au Royaume de Coeur. Peut-être plus centré que les autres sur le personnage du Chevalier de Coeur, il n'en déroule pas moins des séquences comiques, au tout début en tous cas. Découvrant Alice seule dans la Nuit au milieu d'un groupe de cadavres dont Ace, sous son domino blanc et sang, vient de récupérer les montres, Boris, le Chat du Chester, cherche à la distraire et l'emmène à la Fête foraine où Goround expérimente une nouvelle attraction que je vous laisse découvrir ainsi que la conception très particulière du maître des lieux quant aux vérifications de sécurité nécessaires à la mise en place de ses nouveaux jeux. La malheureuse Alice s'en tire avec une légère commotion et y gagne, outre un passe Platinum, un renseignement qui l'étonne fort : Goround, probablement le plus négligé dans sa toilette (en tous cas à mes yeux) de tous les personnages du livre, possède un authentique titre de marquis. Si ! ;o)

Mélancolie et mystère reprennent ensuite leurs droits lorsque Boris raccompagne Alice à la Tour de l'Horloger. Celui-ci, que son entrevue houleuse avec le Chapelier a grandement remué, fait comprendre à la jeune fille qu'elle est libre d'aller vivre où elle veut. Il va même jusqu'à lui faire croire que sa présence ne lui est pas toujours agréable mais Alice n'est pas dupe et décide de rester. Une scène un peu équivoque car la dessinatrice nous montre les deux personnages de dos, nous donne alors bien la preuve que Julius éprouve en effet plus qu'une simple affection pour cette locataire qu'il n'attendait pas. Nightmare, avec qui il en parlé un peu plus tôt, n'a d'ailleurs jamais cru à la froideur de l'Horloger envers Alice.

Pendant ce temps, une scène d'importance a lieu entre Ace, toujours drapé dans son manteau de Mort, et l'incorrigible Chat du Chester. Celui-ci essaie de faire comprendre au Chevalier de Coeur qu'il ne veut absolument pas voir souffrir Alice. Cynique comme il sait l'être à ses heures, Ace le pousse à bout et le duel aurait lieu si Boris ne détournait son arme, sachant qu'Alice aurait de la peine s'il obéissait à la règle de la violence qui règne au Royaume de Coeur. Ace, lui, lui enfonce presque avec rage sa lame au niveau du coeur et s'en va en lui disant que le plus amusant serait sans doute de tuer Alice. Disons les choses telles qu'elles sont : le lecteur, qui a vu, depuis le premier volume et grâce à Blood Dupré, ce sur quoi débouchait cette assertion fanfaronne, ne s'inquiète guère. Boris, lui, bien que très mal en point, craignant au contraire pour Alice, se traîne jusque chez l'Horloger.

On passera sur les détails mais l'accent est mis sur la détresse intense qui est celle d'Ace. Fasciné (on le savait déjà depuis la scène de la tente) par le battement du coeur bien vivant d'Alice, il ne peut parvenir à la tuer - le voulait-il vraiment ? Et elle réalise pleinement qu'il rejette de toutes ces forces le rôle qui lui a été attribué dans ce que les acteurs appellent "la partie." Ace voudrait être l'insouciant Chevalier qui s'égare et sourit tout le temps. Mais il a aussi pour charge de tuer afin de récupérer les montres. (Notons que, dans les deux cas, son sens de l'orientation demeure toujours aussi lamentable. )

Ayant recouvré un peu de sa gaieté grâce à Alice, Ace, cette fois sous son uniforme militaire, monte avec elle jeter un coup d'oeil sur un Boris qui, bien soigné, a fini par émerger du sommeil. En parallèle, Peter White, porteur, à la fois solennel et hystérique, d'une invitation officielle destinée à Alice et la conviant au Grand Bal où, chaque année, tous les habitants du Royaume (y compris les ennemis de Vivaldi) se réunissent chez la Reine, arrive à la Tour où il tombe sur une scène très, très équivoque et qui aurait choqué nos grands-mères pour ne rien dire de nos arrière-grands-mères - voire certaines de nos mères . Signalons que, afin de le soigner, on a dénudé le torse de Boris. Bref, je résume et je vous laisse imaginer : Alice, allongée sur le sol, avec Boris, face à elle, à genoux, qui tente de la protéger d'Ace, placé derrière elle et qui lui tient le bras gauche ...

Même quelqu'un de moins amoureux que Peter White eût songé à des choses scabreuses, non ? ...

Et c'est là - ou presque - que se place le fameux "A suivre" et que nous passons au "Royaume du Joker." Nous sommes au mois d'avril, où l'on vit couramment les quatre saisons en une seule journée et où l'on peut se faire des farces non seulement le 1er du mois mais pendant vingt-neuf jours encore. Alice vient de croiser un Loir affolé, Pierce Villiers, poursuivi par Boris, cette fois armé d'un pistolet à eau (mois des Farces oblige). Avant de disparaître, le Loir a le temps de lui glisser que l'"individu redoutable" est arrivé ou, en tous cas, n'est pas loin. Dans la forêt où elle s'aventure ensuite et qu'elle ne connaît pas du tout, elle se retrouve face à face avec un acteur (c'est un acteur puisqu'il a un visage) qu'elle n'a jamais vu et qui lui dit être le Joker et appartenir au "Cirque". Comme le masque blanc qu'il porte à la ceinture semble doué d'une voix autonome, elle le prend d'abord pour un ventriloque mais nous apprendrons ensuite qu'il existe en fait deux Jokers : Le Blanc ... et le Noir puisque l'oeil gauche de l'acteur est maquillé en noir ...

La suite au prochain numéro et bon week-end à tous !
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