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Critique de Woland


Auteur se dissimulant derrière le célèbre pseudonyme : Mildred Wirt Benson
Titre original : The Hidden Staircase
Traduction : Alice Juba
Illustrations : Albert Chazelle

ISBN Edition 1963 : Non Indiqué

Certains s'en étonneront sans doute mais "Alice au Manoir Hanté" est le second tome des aventures de l'héroïne qui allait connaître un succès mondial puisqu'il sortit en 1930, dans la foulée d'"Alice Détective." Mildred Wirt Benson était une fois encore aux commandes et l'on retrouve les thèmes qu'elle privilégiera, avec plus ou moins de succès et des détails interchangeables tout en laissant un fond d'intrigue bien lissé et, en réalité, sans surprise, comme dans "Alice dans l'Île Au Trésor" et "Alice & le Clavecin."

Les fantômes, vrais ou faux, tragiques ou comiques, nul ne l'ignore, ont toujours constitué d'excellents compagnons pour animer les livres, pièces de théâtre, etc, etc ... Ici, bien entendu, le fantôme est faux mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il fait tout son possible pour paraître tout ce qu'il y a de plus spectral et la seule chose à regretter, c'est que le profil psychologique de celui qui l'anime soit, dans le fond, bien trop simpliste pour être réellement capable d'une telle inventivité. Vous me direz que cette littérature était réservée à la jeunesse, soit. Mais tout de même ... Il est vrai aussi que nous avons ici le texte de l'édition française de 1963 et que l'original est peut-être différent - les titres parus à l'origine chez Grosset & Dunlap, se sont vu réédités en partie par Amazon et ne semblent pas avoir subi beaucoup de mutations : tant mieux.

Dans "Alice au Manoir Hanté", c'est par l'intermédiaire de Gaby, l'une des jeunes filles qu'elle a tirées d'affaire avec sa soeur dans le premier volume de la série, qu'Alice fait la connaissance des demoiselles McLeod, deux "vieilles filles" disait-on encore à l'époque, qui vivent seules dans le vieux manoir familial dont elles ont hérité depuis des lustres. Une fois de plus, le lecteur pourra constater que la région dans laquelle se situent les intrigues de "Nancy Drew" est certainement l'un de ces Etats-Frontières qui séparèrent jadis le Nord et le Sud et où la Guerre de Sécession opposa des familles entières. La maison des soeurs McLeod, un fort beau manoir, au demeurant, possède en effet, non loin de là, sa réplique, édifiée par l'un de leurs ancêtres des années 1860. le point est très, très important : gardez-le en mémoire.

Bref, dans leur petit castel confortable et très "siècle dernier", les deux soeurs, qui y ont grandi, se sont toujours senties chez elles et n'ont pas envisagé un seul instant de s'en séparer même si leur fortune diminue et si les frais d'entretien s'accroissent. Il n'en est plus de même lorsque Gaby, rendant visite avec Alice à leur vieille amie Lise, rencontre Rosemary, l'aînée des soeurs McLeod, qui leur raconte une incroyable histoire d'apparitions spectrales et d'airs joués par une guitare invisible, la nuit, bien sûr, sans oublier la disparition de bijoux ou d'objets précieux et des bruits sourds entendus çà et là dans un manoir jusque là bien paisible.

En parallèle, Alice, qui a accepté de passer quelques jours au manoir McLeod pour enquêter sur ce fantôme à la fois si bruyant et si discret, se préoccupe de la disparition de son père, James Roy, lequel, parti pour un rendez-vous d'affaires, n'est toujours pas revenu au bout de cinq jours. A croire qu'il a eu un accident ou alors que quelqu'un de malveillant l'a enlevé ...

Au milieu de tout cela, en relations étroites avec James Roy qu'il avait menacé parce qu'il l'estimait responsable d'une soi-disant "spoliation" dont il aurait été victime, la déplaisante figure de Jeff Croll, que l'on prendrait, à son apparence, pour un quasi mendiant mais qui, sous son apparence sordide, possède tout de même pas mal d'argent ...

Alice, qui a des petits boutons dès qu'elle voit apparaître Croll - et elle fait la connaissance de ce peu réjouissant personnage dès le premier chapitre - est inquiète, de plus en plus inquiète - et nous aussi. Car, évidemment, même si nous en avons perdu l'âge, nous jouons le jeu jusqu'au bout. Sinon, où serait notre plaisir ? Nous savons, de toutes façons, que tout se terminera bien, et c'est là l'essentiel. L'univers de Caroline Keene est un univers sans doute clos, où semble se dérouler toujours la même histoire, mais un univers également protecteur, où l'on se sent bien, en une époque où tout était (ou nous semblait en tous cas) très clair et surtout cohérent, avec des "méchants" qui allaient en prison et des "gentils" qui finissaient par triompher et retrouver éventuellement leur fortune ou leur véritable identité.

A lire, à relire et à faire connaître. Surtout, pour les Français et Francophones, dans cette édition-là, où les illustrations d'Albert Chazelle font merveille. ;o)
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