AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Syl


Après le succès de l'adaptation télévisée sur Netflix du livre de Julia Quinn, « Daphné et le duc », les Éditions J'ai lu ont réédité La chronique des Bridgerton dans un volume qui regroupe les deux premiers tomes, parus pour la première fois en 2000 et sortis plus tard en France dans la collection Aventures et Passions. En treize ans, l'auteur a écrit une série de onze tomes qui retracent dans la haute société de la Régence anglaise, les amours d'une fratrie de huit enfants ; quatre garçons et quatre filles.

Lady Violet Bridgerton, veuve depuis quelques années, a la lourde charge de veiller au bien-être de sa famille et de mener à bien les mariages de ses enfants. Ayant laissé à la mort de son mari la gestion de leur patrimoine à son fils aîné, le vicomte Anthony, elle se dévoue dans l'immédiat à Daphné qui a l'âge d'être courtisée et présentée à la cour. C'est la saison des bals, les jeunes célibataires se mettent en quête de trouver un mari, une femme, et Daphné, débutante accomplie, est la jeune fille la plus convoitée.
Il règne dans la demeure une joyeuse effervescence et si Daphné se prête au jeu des préparatifs avec complaisance, au plus secret de son coeur, elle rechigne à n'être qu'une proie pour des jeunes rapaces, et rêve de trouver un amour sincère.

L'actualité de cette aristocratie se partage entre les évènements mondains et les commérages sur une certaine lady Whistledown qui écrit des articles dans le journal La Chronique Mondaine. On ne sait rien de cette journaliste ou de ce journaliste et le mystère sur son identité alimente les discutions. Sur un ton humoristique, elle raconte l'intimité de la haute société avec beaucoup de piquant, son encre est parfois du vitriol, et chose surprenante, elle semble connaître les cachotteries des uns et des autres. Dans son dernier billet, elle annonce le retour du duc de Hastings, Simon Basset, qui avait quitté l'Angleterre après s'être disputé avec son père. Revenu pour prendre son titre à la mort de son géniteur, Simon va être l'un de ses sujets favoris… (avec Daphné).

Julia Quinn écrit dans son prologue les raisons pour lesquelles Simon a fui son père. On sait alors qu'à sa naissance sa mère mourut et que sa petite enfance ne fut pas heureuse avec un père violent et très sévère. le rejet a pour origine le bégaiement de Simon. Doté d'une intelligence peu commune, beau et fort, le petit garçon aurait pu être la fierté de sa famille, mais son « handicap » ne fut jamais accepté. Confié aux soins d'une gouvernante aimante qui fut pour lui une mère de substitution et qui lui apprit à bien respirer et à bien articuler, c'est à l'âge de onze ans que Simon se sentit capable d'affronter le duc. Mais c'est aussi à cet âge, qu'il prit conscience de l'inanité de son espoir… se faire aimer. En arrivant au château, il eut la surprise d'apprendre que pour tous, le jeune lord Clyvedon, héritier du duché, était mort. La confrontation avec son père fut une douleur supplémentaire et radicale car à compter de ce jour, le jeune Simon prit la décision d'être « l'exact opposé du fils désiré ».
Une jeunesse agitée, noceur et briseur des coeurs, le nouveau duc de Hastings a une sacrée réputation et pourtant, après une absence de six années passées à l'étranger, sa présence est recherchée car il est resté un homme intègre et bon. Fidèle en amitié, c'est avec une grande joie qu'il retrouve et renoue avec son meilleur ami d'Oxford et d'Eton, le vicomte Anthony Bridgerton, qui lui conseille de se montrer pragmatique en acceptant son héritage.

Les préoccupations des deux amis sont très différentes ! L'un est dans les souvenirs malheureux des relations avec son père et encore habité par la haine, et l'autre ne sait comment guider sa jeune soeur Daphné face à ses soupirants.
Bien que toujours souriante et enthousiaste, Daphné ne peut cacher à son frère ses véritables sentiments. Lasse, elle doute de ces damoiseaux si fades qui viennent la voir. Et ceux qu'elle trouve attirants n'osent pas s'approcher de peur de contrarier les frères Bridgerton.

Réunis en certaines occasions, bals, visites de courtoisie et promenades, Daphné et Simon vont se découvrir, sympathiser et conclure un pacte. Simon se plaint d'être poursuivi par les mères qui désirent avoir pour gendre un duc, et Daphné se plaint de ne pas avoir un véritable galant. Un complot assez fou germe dans la tête de Daphné qui lui propose des fiançailles de pacotille pour éloigner les marieuses et signifier que la demoiselle Bridgerton n'est pas si inaccessible…

A jouer avec le feu, on se brûle… et les deux jeunes gens vont être obligés de se marier. de la passion à l'amour, le chemin est plein d'embûches mais l'histoire sera belle.

Ce premier tome est plaisant à lire mais la romance a des passages assez critiques. Les obsessions de Daphné et du duc les conduisent à des actes peu honorables. Ça pourrait pimenter le scénario, mais à bien réfléchir ce n'est pas terrible…
Il faut donc s'attendre à lire une histoire romanesque légère et enflammée, qui charmera surtout la lectrice avec ses personnages secondaires et cette mystérieuse lady Whistledown qui ne dévoilera son identité que dans le quatrième tome.

Dans le second tome, c'est l'histoire d'Anthony qui est racontée.

Anthony prend la charge de sa famille à l'âge de dix-huit ans lorsque son père le vicomte décède. Aîné de la fratrie, il essaie d'être également le père manquant pour ses frères et soeurs, ainsi qu'un soutien infaillible pour sa mère.
Sa personnalité est complexe et double car il est tiraillé par ses devoirs de vicomte, l'image de droiture qu'il doit donner en exemple, et son tempérament de jouisseur. Traumatisé par la mort de son père à l'âge de trente-huit ans, il a la désolante idée que la vie est courte et que le grand amour n'est pas à la portée de tous.
C'est donc sans grande illusion qu'il décide un jour de se marier pour engendrer un héritier et qu'il jette son dévolu sur Edwina Sheffield, une jeune fille de dix-sept ans qui se lance dans le monde chaperonnée par sa soeur Kate.

Lorsque Kate Sheffield voit sa cadette danser au bras du vicomte de Bridgerton, c'est tout un chapelet de synonymes du mot « débauché » qui lui vient à l'esprit. Elle verrait plus un gentil mari pour Edwina, gentil et lettré, qui lui parlerait de littérature et lui réciterait de la poésie. Mais c'est sans compter la détermination d'Anthony qui voit en Edwina la mère parfaite de ses futurs enfants et qui adore encore plus faire enrager Kate.
Anthony s'applique à montrer ses meilleurs atouts et son charme fait des ravages. Il connaît bien les jeux de la séduction, et pourtant l'engrenage s'enraille quand son esprit songe à Kate… la belle et désirable Kate.
Un petit séjour à la campagne, dans la maison ancestrale, en compagnie des demoiselles Sheffield pourrait bien redéfinir les choses…

J'ai trouvé cette suite bien plus attrayante que le premier tome et pourtant l'histoire n'a rien d'original, mais lorsqu'on lit ce genre de romance, on n'en demande pas plus… Il est marrant de lire les tourments amoureux d'Anthony et de voir son personnage évoluer et s'abandonner à Kate.
Je tiens à préciser que cette saga a été écrite il y a plus de vingt ans et que la plume de l'auteur serait peut-être différente aujourd'hui.
Je suivrai avec plaisir les prochaines histoires qui raconteront les amours de Bénedict et de Colin Bridgerton.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}