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Critique de florencem


Après une petite baisse de niveau avec Eloïse, j'espérais retrouver le charme de la chronique des Bridgerton avec Francesca. Et cela a été le cas, d'autant plus que j'ai trouvé que Julia Quinn abordait encore une nouvelle facette de la romance à des niveaux bien différents des précédentes. L'auteur sait se renouveler pour notre plus grand plaisir.

Francesca était assez absente depuis le second tome. Elle fait partie des enfants Bridgerton qui se sont mariés rapidement et à un jeune âge, ce qui fait que Violet n'a pas eu à s'inquiéter de sa cadette à ce niveau-là. Elle était citée mais la jeune femme restait assez un mystère pour moi. En attaquant ce sixième tome, je savais cependant qu'un drame s'était produit. Je ne dirais pas que j'avais hâte de voir ce que cet événement allait donner vis-à-vis de la romance, car perdre son époux aussi subitement est une épreuve inimaginable, mais clairement introduire le deuil et la maladie dans le roman ne pouvait être qu'intéressant. Surtout à cette époque.

Nous suivons donc Francesca et Michael sur une période de six ans environ. du décès subit de John à la reconstruction de nos deux héros. J'avais peur que la première partie ne nous soit pas narrée car, encore une fois la mort de John n'était pas un secret, mais Julia Quinn prend le temps de nous montrer Francesca à cette époque. Nous prenons ainsi le temps de la découvrir et de voir combien elle était comblée. L'introduction de Michael donne aussi, par ce biais, un travail sur la psychologie des personnages qui est bien plus intéressante. Nous les voyons évoluer, faire leur deuil, apprendre à se reconstruire, mais également faire face à leurs sentiments. Ce que j'apprécie énormément avec La chronique des Bridgerton c'est que l'on voit combien l'amour a de facettes. Qu'il est unique et que chacun l'aborde à sa façon sans parfois mettre des mots sur ce qu'il ressent.

Dans ce sixième tome, le deuil a une place très importante. Il fait d'ailleurs écho à la mort d'Edmund, le père des enfants Bridgerton, et à la vie qu'a mené Violet ainsi que les répercutions que cela a pu avoir sur leurs vies à tous. A la fois pudique et respectueuse, l'auteur trouve les mots qu'il convient pour décrire cette perte. Francesca a perdu son époux, un homme qu'elle aimait profondément et dont les sentiments étaient plus que partagés. Elle subit également une autre perte peu de temps après. Une double peine qui l'accompagnera tout au long du roman. Michael, lui, perd un cousin qui était comme un frère pour lui. le choc est rude d'autant plus que la culpabilité et le syndrome de l'imposteur s'impose à lui. Et pour nos deux héros, au fil des ans, il y a aussi cette impression de tromper celui qu'ils ont perdu. Comment aller de l'avant ? Comment ne pas trahir le défunt ? Aurait-il accepté ce qu'il va se passer ? Certes, John est mort… mais il vit toujours à travers ses proches. Honorer mais continuer à vivre, à être heureux. Un cap qui peut être difficile à passer.

Si Michael a toujours aimé Francesca, il n'en est pas de même pour notre héroïne. Certes, ce dernier est son meilleur ami, mais elle ne l'a jamais vraiment regardé comme « un homme ». Un angle d'attaque pour la romance qui nous rappelle Colin et Pénélope, mais qui va plus loin. Car Francesca a déjà aimé. La question n'est pas seulement de savoir si elle pourrait avoir des sentiments amoureux pour un autre homme, mais si ces sentiments pourraient être aussi fort. Peut-on aimer deux fois de la même manière, de la même intensité ? Une interrogation qui donnera du piment à la romance.

D'ailleurs en parlant de piment… Ce sixième tome est largement plus agrémenté de scènes érotiques. Francesca n'étant plus vierge, Julia Quinn joue sur ses « connaissances » et laisse ainsi nos deux héros plus « libres » de vivre leur passion. Et je trouve que l'auteur ne le fait pas de façon gratuite, car on touche à une notion entre passion et amour qui est parfois assez floue.

L'auteur prend aussi le temps d'aborder d'autres sujets intéressants comme le désir d'enfants, l'infertilité, la maladie et le regard des autres… La chronique des Bridgerton est clairement plus qu'une romance historique pour moi, et j'apprécie toujours autant de voir des sujets aussi variés agrémenter les relations qui se dessinent. D'ailleurs Julia Quinn prend le temps, à la fin du roman de nous parler des deux « pathologies » qui touchent nos héros masculins.

Un sixième très réussi qui me donne clairement envie de poursuivre la saga d'autant plus que Gregory est assez un mystère pour moi.
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