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Critique de pilyen


pilyen
02 décembre 2016

Au titre de "Que faire des classes moyennes ?" , comme en écho , je réponds par une question : C'est quoi ce livre ? Et n'entendez pas dans le "quoi" quelque chose de dépréciatif, de moqueur, de soupir excédé de lecteur ayant été agacé....non...entendez plutôt une interrogation épatée, celle de quelqu'un découvrant un territoire inconnu qui l'étonne agréablement.
Pour répondre à ma question disons que le livre de Nathalie Quintane serait de la sociologie qui aurait zoné chez Desproges, bu un verre avec un révolutionnaire et décidé de tirer la langue à tous ces illusionnistes du langage qui glosent à longueur d'année dans nos médias. En le qualifiant ainsi, je suis encore bien en dessous de la vérité, car ce texte presque foldingue développe bien plus que cela.
En prenant comme thème l'idée que l'on se fait, que l'on essaie de nous donner des classes moyennes, l'auteure, navigue dans ce concept au gré d'une fantaisie que je qualifierai de rageuse. Avec une poésie gauguenarde, elle associe toutes sortes de théories, de calculs, décrits des schémas en bouteille, en pyramide, baguenaude au gré des clichés, cite longuement Debord, part en Afrique, rôde dans les lotissements de banlieue, débusque les moindres signes de ce qui pourrait caractériser cette classe moyenne, masse nébuleuse et moutonnière. Sans jamais répondre réellement à la question du titre, au fil des pages, par petites touches, par toutes petites saillies impertinentes, par des détails glissés subrepticement au détour d'une phrase, le portrait se dessine petit à petit. Et celui que j'ai cru dresser, moi membre de cette classe moyenne, est franchement pas sympathique. Je suis donc un ex pauvre qui fait tout son possible pour ne pas revenir en arrière, consommant, courant, me perdant dans des désirs balisés par des riches, fermant les yeux sur les miséreux pour qu'ils ne gâchent pas ma petite vie, ayant peur de l'étranger, vivant dans l'illusion de la richesse, de la culture et de la démocratie. Oui, c'est cinglant comme une des dernières phrases de son livre, qui ouvre des champs de réflexion pour qui veut l'entendre : " ...les classes moyennes étaient en train de mettre en place le système de compensation qui permettrait que tout change pour que rien ne change, ...", affirmation qui laisse à penser qu'elles sont sans doute le principal obstacle à tout changement démocratique.
La fin sur le blog
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