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Critique de karmax211


Une hésitation hier après-midi entre la re-re-relecture de - Roméo et Juliette -, vue au théâtre, au cinéma, à l'opéra et - Phèdre -... beaucoup moins "fréquentée".
La seconde l'a emporté et je me suis plongé ( aucune offense à Neptune ) avec délice pendant deux heures dans la magnifique tragédie de Racine.
Cinq actes écrits en alexandrins qui se glissent dans les interstices de vos neurones avec quelle suavité !
Petit rappel contextuel... nous sommes à l'apogée du règne de Louis XIV, donc de l'absolutisme, "sous la férule " de l'augustinisme ; le classicisme, dont Racine est l'un des maîtres, régit l'art théâtral dont l'une des fonctions essentielles est de ne pas déplaire au "Roi-Soleil", et si possible de contribuer à en sublimer l'éclat.
Le théâtre a par ailleurs une vertu d'exemplarité, une vertu cathartique : purger le spectateur de ses mauvaises passions.
Pour cela deux "ingrédients" font recette : terreur et pitié... le tout inséré dans un univers où la mythologie et ses dieux peuvent agir et interagir avec les mortels et laisser ces pauvres diables se débattre avec un fatum dicté du haut de l'Olympe...ce qui n'exonère pas pour autant ces malheureux humains de la responsabilité, de la faute et du châtiment.
Phèdre ( fille de Minos et de Pasiphaé ) est mariée à Thésée ( fils d'Égée ) roi d'Athènes, et secrètement amoureuse d'Hippolyte ( fils de Thésée et d'Antiope ). Lorsqu'elle apprend la mort inattendue de son époux, elle confie sa passion à Hippolyte, lequel la repousse ; elle est sa belle-mère, la femme de son père... inceste et trahison sont dans l'air... de plus, Hippolyte est lui aussi secrètement amoureux d'Aricie ( princesse royale d'Athènes )
Une servante, Oenone, nourrice et confidente de Phèdre va alors se charger, pour le bien de sa maîtresse "d'arranger les choses" et de démêler ce qui paraissait inextricable.
Mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire surtout lorsque celui que l'on croyait mort ne l'est pas.
Thésée de retour de l'Épire ( les Enfers ) apprend la trahison de... non pas de Phèdre... mais d'Hippolyte, son fils. Eh oui, c'eût été trop facile !
La machine infernale du destin va alors tout ( ou presque ) broyer sur son chemin...
C'est du grand art... dit comme cela, ça peut paraître "gnangnan", mais ces cinq actes, ce sont quelques précieuses gouttes d'ambroisie dégustées dans un contexte où les Enfers ne sont pas très éloignés de notre quotidien... Alors profitons-en !
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