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Critique de kobaitchi


Avec ce livre, l'auteur cherche à partager avec nous le fruit de ses 40 dernières années de recherches dans le domaine de la lutte contre la dégénérescence programmée de nos cellules.
Et un peu à nous raconter sa vie aussi.
Et c'est le principal reproche que j'ai à formuler à son encontre. J'ai souvent plus eu l'impression de lire une biographie qu'un compte-rendu vulgarisé de recherches particulièrement importantes et intéressantes.

Radman commence son récit par sa propre naissance, dans un petit village pauvre en pleine Seconde Guerre mondiale. S'en suivent ses premières années, des anecdotes sur ses professeurs et sur la vie culturelle de Split, Bruxelles et Paris, où il a vécu et étudié. Autant dire qu'on est loin d'approcher le miracle promis par le titre.
En même temps, ce n'est généralement pas totalement sans intérêt. Surtout, ça nous permet de nous sentir plus proches de lui et d'appréhender sa façon de résonner. Mais quand même, ça ne demandait peut-être pas qu'il s'y attarde aussi longuement. D'autant plus que, quand il entre enfin dans le vif du sujet, c'est parfois un peu trop survolé. En tant que néophyte j'aurais aimé plus de détail, plus d'explications, plus de matière. Pas forcément qu'il revienne sur chaque concept énoncé, mais pourquoi pas, s'attarder un peu plus sur les protocoles,les expériences, les raisons qui l'ont poussé à aller dans ce sens-là plutôt qu'un autre, etc. Les premières pages nous promettent une découverte extraordinaire, mais plus on s'approche de la fin et plus le soufflé retombe. Alors oui, la découverte du système SOS (autoréparation de l'ADN) et la création du MedILS sont un bon début, mais après la révélation annoncée plus tôt il m'a été difficile de retenir un "C'est tout ? Mais à ce rythme, il reste des années, probablement des décennies, de recherches avant de trouver quelque chose...". Car oui, ce qu'on retient de cette lecture, c'est que la recherche contre le vieillissement des cellules (et à terme contre la mort) n'en est qu'à ses balbutiements. Alors oui, ses découvertes seront probablement essentielles à l'avenir, et c'est déjà fantastique qu'il ait trouvé cela alors que ce n'était vraiment pas gagné, mais c'est un peu dur de se dire qu'on ne benefficiera de l'aboutissement de ses découvertes plus que probablement pas de notre vivant. Encore plus quand on a des proches qui se meurent en ce moment même et que ce genre de révolution pourrait véritablement aider.

Sans même parler de ça, quelques petites choses m'ont fait tiquer dans les explications de l'auteur, comme ce moment où il critique la science et les scientifiques qui sont réticents à suivre une personne (sous-entendu, lui) dans des recherches folles entreprises sur la base d'une intuition. Alors oui, bien sûr, parfois, les intuitions sont heureuses, il nous sort même Einstein pour l'exemple. Mais même lui a fait des prévisions qui se sont révélées exactes, et c'est cela qui a permis à son hypothèse de se muer en théorie. Là, l'auteur regrette l'obligation de prévision, sauf que sans ça, il n'y aurait aucun moyen de savoir quelles hypothèses méritent ou non qu'on s'y attarde. Si, dés demain, on se mettait à étudier toute théorie énoncée par intuition plus rien n'avancerait. Non pas parce qu'il n'y aurait aucune bonne idée dans le tas, mais parce qu'il y en aurait beaucoup trop, que chacun.e travaillerait sur son propre petit truc, et qu'en l'absence de méthode là plupart irait droit dans le mur. La méthode actuellement, quoique probablement imparfaite, est ce qu'on a de mieux pour l'instant pour savoir où mettre les cerveaux et les fonds. C'est très surprenant qu'un chercheur sorte une telle phrase, j'ai même douté avoir bien compris le fond de sa pensée. Seulement, ensuite, il y en a eu d'autres un peu dans la même veine. Il semblerait donc que ce soit volontaire, et j'avoue ne pas comprendre.

Au niveau des points positifs, forcément il y a le fait que ces recherches sont fondamentales et qu'il est rassurant de voir que certaines personnes y consacrent toute leur énergie et leur talent. Voir de l'intérieur à quoi ressemble la vie d'un scientifique est aussi intéressant, même s'il se répand un peu trop par moment.

En fin de compte, cette lecture ne me convint pas à 100 %, mais, malgré ses défauts, j'adorerais et approuverais qu'on fasse lire plus de livres de ce genre aux lycéen.nes car ils pourraient véritablement déclencher des vocations.
En tout cas, personnellement, si on me l'avait donné à lire à 15-16 ans ça aurait pu influer sur mon choix d'études. Mais là, on entre dans une toute autre problématique qui est que l'école dégoûte des études plus qu'elle n'en donne envie...
Le sujet est, en tout cas, passionnant et il reste vraiment beaucoup de choses à découvrir, alors poussons nos jeunes à s'y intéresser au plus vite.


Pour terminer, j'aimerais noter deux mots au sujet d' ARTSciences qui est le dernier projet en date de Miroslav Radman (plutôt de sa femme, si on en croit le site et non le livre, en fait) qui permet à artistes et scientifiques de se rencontrer et de s'inspirer mutuellement.
Ce n'est pas la seule structure à proposer ce genre de partenariat, mais je trouve cette idée absolument géniale et je ne peux que l'encourager très très fortement.
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