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Critique de GeorgesSmiley


« Pour être tout à fait honnête, je suis partie au Spitzberg pour picoler. Je me le suis avoué à haute voix, un jour, en plein mois d'août. J'ai soudain tout laissé tomber pour m'inscrire à un voyage qui allait me coûter la peau des fesses. »
Bea part en croisière. Elle nous embarque vers des eaux menthe à l'eau, vers la banquise et les montagnes du Spitzberg. On sent bien que les innombrables bons coups qu'elle ingurgite au bar ou dans sa cabine cachent le mauvais qu'elle prépare. Peut-être une vengeance que, comme dit l'adage, elle entendrait manger froide, voire gelée. Qui en serait la victime ? Forcément quelqu'un du voyage, touriste ou membre du personnel. Difficile cependant d'imaginer s'en prendre à un passager, dont par définition on ne peut découvre l'identité que le jour du départ. Ce serait un membre d'équipage ? Hum. Personne ne semble la connaître, elle n'en dit mot (c'est elle qui raconte) et la seule victime à tomber à l'eau semble être notre hypothèse de départ. En attendant, on tourne les pages avec plaisir, la croisière se déroule normalement ou presque…
« Notre bateau ne bougeait plus et il était près de la paroi de glace. Beaucoup trop près, ai-je songé à l'instant où j'ai vu se détacher toute la partie de glace au-dessus du tunnel. le gigantesque morceau est tombé, comme au ralenti, provoquant une vague colossale, tel un mur d'eau, qui s'est dirigé vers nous… »
… avec ses joies et ses découvertes. On monte dans le zodiac pour aller à terre (façon de parler) admirer phoques, sternes arctiques ou morses et surveiller, fusils chargés prêts à tenter d'éloigner l'ours polaire affamé ayant décidé de venir dévorer un ou deux touristes. On prend des conseils utiles (ou futiles) pour lutter contre le mal de mer : « Si on a le mal de mer, c'est bon de manger de l'ananas. Tu sais pourquoi ? Ca a le même goût quand on l'avale que quand on le régurgite. »
L'intérêt ne faiblit pas, on découvre peu à peu le passé et le projet de Bea qui semble évoluer au fil du temps passé à s'émerveiller du spectacle de la nature et peut-être aussi du temps passé auprès de Georg, le pilote, loup de mer louvoyant entre les blocs de glace. La tempête survient, les estomacs se vident et comme il n'y a pas d'ananas à bord, le parfum d'ambiance devient vite irrespirable. Au final, on découvre (ce que personnellement pour l'avoir vécu intensément, je savais déjà), que certains voyages transforment de façon radicale la suite de votre existence. Sera-ce le cas pour Bea ?
«_ Georg, c'est quoi le sens de la vie ? Ce qui fait qu'on a envie de rester en vie. Et d'être heureux.
_ C'est de comprendre… de saisir vraiment que…
_ Que quoi ?
_ Qu'un jour on sera mort. »
Un excellent roman et une belle invitation au voyage. Quelques réflexions et questions épineuses sur les rapports de l'homme à la nature et sur les équilibres écologiques donnent de la profondeur à cette histoire, plus complexe qu'on ne le pensait, qui se lit très vite et avec grand plaisir.
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