1542 : La colonie maudite (Maudits soient les Français)

Tout être humain croit en Dieu à deux époques de sa vie : lors de l’innocence de l’enfance et pendant les tourments qui précèdent sa mort.

-Je verrai bien…Pour l’instant, ce qui m’inquiète le plus, c’est de ne pas vivre assez longtemps pour avoir le plaisir de rencontrer ce fameux Roberval. Votre phrase à l’effet que la principale cause de mort dans cette maison est d’y vivre n’a rien fait pour me rassurer.
-Tant mieux pour toi, évite comme la peste de te sentir rassuré et en confiance.

- Français, tu connais seulement ce mot ?
La question provenait de l’intérieur de l’habitation. Elle avait été prononcée dans un français plus que correct et pratiquement sans accent, mais surtout par une voix féminine si douce et si harmonieuse que j’en oubliai presque ma fort délicate situation. Je ne pus que bégayer :
-Com…Comment…Comment…
-Ton vocabulaire français n’est pas mieux que ton iroquois, se moqua la douce voix.

Après de longues discussions avec sa mère et les membres de son conseil, dont notre bon duc, le roi a fini par dire : « D’accord, mais tuez-les tous, qu’il n’y en ait pas un seul qui vienne me le reprocher. »

En espérant qu'il était encore temps, je convoquai les frères Aubert au chevet de Ronsard pour leur communiquer ce que m'avaient raconté Firmin et Angénie sur l'arbre de vie. leur réaction ne se fit pas attendre.
- Tu ne veux quand même pas que je boive du jus d'arbre, s'insurgea François.
- J'aimerais mieux mourir que de me fier à ces sauvages qui ont tué notre ami, renchérit catégoriquement Luc.

- Et vous pensez que ces deux victimes sont aussi reliées aux chicanes de religion?
- Sûrement! Et si tu ne veux pas subir le même sort, tu dois te brancher au plus vite. La décision t,appartient, mais à ta place, j'irais avec les protestants.

Plusieurs portes marquées d'une croix blance avaient été défoncées à grands coups de hache. Les habitants de ces logements étaient poignardés, éventrés, égorgés, puis laissés au sol sans même un regard, les yeux des tueurs cherchant déjà de nouvelles victimes.

Je vais mourir pour des faits survenus lors de la terrible nuit du 24 août 1572. Au cours de cette nuit, toutes les abominations dont les humains sont capables ont déferlé sur Paris. Pour moi, cette nuit sera pour toujours la dernière où j'ai pu te serrer dans mes bras. Pour les autres, elle est devenue la Saint-Barthélémy.

le roi a fini par dire: ''d'accord, mais tuez-les tous, afin qu'il n'y en ait pas un seul qui vienne me le reprocher.'' Comment savoir ce que voulait dire ce pauvre roi Charles? Possiblement qu'il ne souhaite la mort que des principaux chefs huguenots. Mais pour notre bon duc, tous signifie tous les huguenots. Cette nuit sera la dernière de ces hérétiques qui empoisonnent la vie des Parisiens depuis trop longtemps.

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Quand l'ignorance et la peur de l'autre se retrouvent ensemble dans l'esprit humain, les pires atrocités deviennent possibles.