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Critique de ElGatoMalo


Un dessin sobre, simple, élégant, adapté à cette histoire ou plutôt à cet ensemble de parcours personnels qui se lient, s'écartent, se croisent de nouveau pour s'éloigner encore autour de ce noeud historique, le Blocus de Berlin qui n'est pas le sujet principal, loin s'en faut. Par petites touches, quelquefois une page ou deux, ce qui m'a souvent frappé ce sont les silences de scènes qui mettent en situation des dialogues dans la page suivante, les auteurs essayent - avec un certain succès - de restituer une ambiance historique mais sans tomber dans le travers de l'historien qui choisit un angle d'attaque pour aborder une époque au risque de perdre son objectivité. Là, sont regroupés des gens qui vivent leur temps à la croisée des chemin de l'Histoire avec un grand H et principalement de l'Histoire belge dont je ne savais pas grand chose sinon que je me doutais bien de l'existence de problèmes de décolonisation comme pour la plupart des autres pays européen. Pour revenir aux personnages, ce sont principalement des personnages en robe : des femmes donc et un curé en soutane noire qui se détache bien sur les fonds des images en lignes claires. Les hommes en tant que personnages sont à la périphérie, des satellites. On y fait allusion. Ils sont là mais de l'autre coté de la porte, ou en témoin de drame. Il y a toujours une robe et c'est elle qui est importante, fut-elle de mariée. Donc une bande dessinée à tendance "féministe" avec principalement des héroïnes, beaucoup d'héroïnes. Tellement qu'à la fin on s'y perd un peu comme les autorités russes qui se font berner au tout début par la ressemblance voire l'identité même de deux d'entre elles. Une des questions que je me suis posé en commençant la lecture de l'album : qui est cette Assunta ? Et d'autres l'ont suivie : pourquoi ressemble-t-elle donc tant à Bénédicte ? Pourquoi est-elle aux mains des autorité soviétiques ? Pourquoi n'y a-t-il pas un résumé de l'épisode précédent en prologue ? Laisser le lecteur seul devant toutes ces énigmes sans prendre la précaution de tracer un peu la carte des lieux où il est invité, parier sur le fait qu'il a lu l'album précédent, c'est très risqué.

Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan de bande dessinée historique : c'est un exercice bien trop difficile à réussir. Alors, oui, chaque saynète est racontée avec talent, un savoir-faire d'une grande efficacité et je ne dirai jamais assez à quel point le travail d'imprimerie et d'édition est phénoménal. J'ai beaucoup aimé la finesse de reproduction du dessin, des couleurs et des effets d'aquarelle. L'album est une vraie pièce de collection destinée à un public d'amateurs très éclairés. Mais en tant que lecteur avancé en âge - je suis devenu un vieux réactionnaire -, quel que soit le thème, je m'attends aux unités classiques dans la narration : temps, espace, action. Si je ne les ai pas, je suis un peu frustré par la dispersion, l'éclatement et le divisionnisme qui sont presque inhérents aux chroniques.
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