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Critique de EvathCebor


(attention, spoilers)

Le concept est génial. Des passagers d'un avion découvrent qu'ils n'ont plus que 3 minutes et 7 secondes à vivre avant d'être percutés par un missile cocomuniste. Mettre ses personnages dans de telles situations, les possibilités sont infinies. Quelles seront leurs réactions ? Quel sera le bilan porté sur leurs existences ? Jusqu'à quelle profondeur allons-nous sombrer en leur compagnie dans la folie, la fureur, le désespoir, le refus de l'injustice, la rédemption ou que sais-je d'autre ? Rien de tout ça. Ils bandent et ils programment, voilà tout. du sexe, du jeu vidéo (normal, on parle d'un vol en direction du Japon), du téton qui pointe, de la verge qui se durcit, du clavier et du fessier tapoté, pan-pan, clic-clic, cul-cul, et un peu de photographie au milieu de tout ça. L'un se persuade qu'il sera sauvé s'il gagne sa partie, l'autre se précipite de dispenser sa semance aux quatre vents.

Sébastien Raizer s'est probablement cogné la tête au compartiment à bagages quand lui est venue une super idée, mais il s'est vraisemblablement précipité pour l'écrire. Il aurait eu meilleur compte de la laisser macérer quelques temps, des années, des décennies, des siècles s'il l'avait fallu, plutôt que de mal tailler un matériau pareil. Une poignée de jolies phrases mises à part, ce court roman donne l'impression d'avoir été rédigé en mode pilotage automatique (et encore, celui d'Airplane!), ça ne manque aucune facilité, ça fonce sur toutes les évidences et finit par ressembler à un épisode Halloween des Simpson au premier degré, l'humour et le génie en moins, la surabondance de nu à la française en plus. Les personnages, introduits en amont de la catastrophe, n'ont aucune personnalité, aucune âme, aucun coeur, aucun humour, aucun rien, ce sont juste des amas de pulsions aussi excitants à voir réagir qu'un moteur de lave-linge passé à l'ampèremètre, et ne sont pas plus attachants qu'un mannequin en plastique mal habillé du duty free. Ce sont des coquilles sans perles, des huîtres sans huître, des fous sans folie. Ouvrir ce livre m'a fait l'effet de plonger dans le bunker de Lost, déplier sa couverture m'a fait le même mal que de voir Jack Shepard descendre la mystérieuse échelle, son contenu m'a autant déçu que son enrobage me causait de phantasmes, je pleure encore qu'il fallait y appuyer sur un bouton toutes les 108 minutes. Même 3 minutes et 7 secondes, c'est de trop. Plus je lisais, et plus je suppliais le missile d'accélérer et de faire boum au plus vite. Je le remerciais à la fin.
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