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Critique de Ahoi242


Dans le texte de la chanson « Joy Division »*, Pascal Bouaziz, le chanteur échappé de Mendelson, chante avec son nouveau groupe, Bruit Noir :

« C'est pas tellement triste qu'il ait été triste
c'est tellement triste qu'il ait été entouré d'abrutis
C'est tellement triste qu'on soit entouré d'abrutis
On est tellement entouré d'abrutis
On devrait supprimer tous les abrutis

On garderait Ian Curtis, Primo Levi, et Imre Kertész
et moi par exemple puis Bertrand
Il faudrait que je lui rende son livre » **

Ian Curtis, Primo Levi et Imre Kertész sont morts désormais - un suicide certain pour le premier, un possible suicide pour le deuxième, une mort naturelle intervenue quelques temps après la sortie de l'album de Bruit Noir pour le troisième. Il ne reste que Pascal Bouaziz et Bertrand à garder donc. Bertrand c'est le pote de Bouazzi qui lui a fait découvrir Joy Division lorsqu'ils étaient jeunes. Ma découverte de Joy Division, dans mes années collège, je la dois à mon frère - mon Bertrand en quelque sorte - qui avait ramené une K7 - l'équivalent pour moi du livre pour Bouaziz. Sur cette K7, entre autres, se trouvaient des titres de Joy Division, de Bauhaus, de Front 242, de Sisters of Mercy,… et plein d'autres groupes de musique alternative - post-punk, gothique, industrielle,… C'était l'époque du Walkman (sans auto-reverse) qui obligeait à rembobiner la bande pour écouter ses titres préférés jusqu'à ce que la bande casse. Les groupes sur cette K7 me suivent tous depuis cette époque même si je les écoute moins désormais - mon adolescence est loin de moi maintenant.

Parmi ces groupes, Joy Division a toujours eu un statut particulier.

Pour la musique évidemment - « Quand j'avais dix-sept ans, je suis arrivé à Paris, au lycée, et j'ai entendu ce son de batterie pour la première fois »** -, pour les textes des chansons de Ian Curtis et pour l'influence musicale du groupe.

Et aussi (certainement) pour la lumière et les ténèbres qui entourent Joy Division et son leader. Et surtout pour les ténèbres : Curtis s'est suicidé ; le nom du groupe est la traduction anglaise de l'expression allemande, Freudenabteilung, et fait référence aux détenues sexuellement exploitées par les Nazis dans les camps de concentration (comme raconté dans le livre The House of Dolls de Ka-Tzetenik 135633) ; les titres des chansons vont de Atrocity Exhibition (reprise du titre du roman de Ballard) à The Eternal en passant par Love Will Tear Us Apart ; …

À la lecture de Joy Division: Lumière et ténèbres de Ralon, j'ai été étonné de l'étonnement des membres de Joy Division au suicide de Ian Curtis. Comme si ces derniers découvraient l'homme uniquement à son suicide.

Certes, un suicide est difficile, sinon impossible, à expliquer mais il n'est pas difficile de comprendre que Ian Curtis ne baignait pas vraiment dans le bonheur si l'on considère le nom du groupe, le titre des chansons, les paroles et tout le reste que raconte très bien Razon. A moins évidemment d'être un abruti, des abrutis. C'est probablement à eux que Bouaziz fait référence.

Au final, si Joy Division: Lumière et ténèbres est une belle introduction à Ian Curtis et à l'un des groupes phares de la scène mancunienne, Joy Division de Bruit Noir en serait un excellent quatrième de couverture***.

* À écouter/voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=7mHCfDttedE
** Paroles de Pascal Bouaziz.
*** Et pour ceux qui préfèrent le cinéma au livre et à la chanson, il y a Control d'Anton Corbin.
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