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Critique de Pachy


Sybille se voit offrir une semaine dans la maison de Maître Lachambeaudie, sa patronne. Cette période de congé aurait pu se dérouler à Cannes ou Biarritz dans une villa avec piscine. Mais non, elle se trouve en plein trou du cul du Monde dans le Morvan.
Imaginez-la, Sybille, lorsqu'elle débarque dans cette maison qui sent le bois moisi, qu'elle appellerait plus volontiers « cabanne ». le coin est désert à cette période de l'année. Habituellement, l'été, à proximité, il y a les Hollandais. Elle va, tout de même, y faire des rencontres. Des personnes du cru ; Louise, personne dont l'âge fait d'elle une gardienne du passé. Et Anna, jeune femme avec laquelle elle échangera d'autres facettes de la vie locale. Anne qui, par exemple, a compris que Syb manquait d'un élément quasi indispensable, une paire de bottes pour cheminer dans les champs et les sentiers.
Sybille va se faire exploratrice, cartographe, découvrir ce qu'elle n'était pas venue chercher. Une semaine consacrée à l'écoute et le rapprochement avec la nature. L'entendre, l'écouter, la voir, l'observer et la répertorier. Détailler chaque brin d'herbe, le bruit du vent dans les feuilles, débusquer chaque trace, chaque chemin. Les pépiements et cris des oiseaux, le meuglement des vaches, les habitudes des taupes, des chauves-souris, du renard… Elle va transcrire tous ces bruits, ces chants, ces souffles, ces frôlements dans une écriture intelligible de l'homme.
Lorsqu'un soir elle décidera, très naturellement, de parcourir ces alentours, qu'elle connait bien désormais, entièrement nue, sauf les bottes, ce ne sera pas par esprit d'exhibitionnisme et goût pour le de naturisme mais pour ressentir la nature sur sa peau, ses seins, son sexe. Sentir le vent du soir, se laisser caresser par les feuilles des arbres ; risquer d'être débusquée par un quidam et devoir se cacher comme le fait le renard. On ressent, nous, lecteurs, cette sensation de nudité sous la Lune par la simple lecture. On aimerait à ce moment être à ses côtés, aussi nu qu'elle et sentir, sentir. Ressentir.
Le « Prix de la page 112 », n'oublie pas le poème page 112 (Woody Allen), reçu et mérité pour ce très beau livre, récompense ces romans parus en début d'hiver, dont la tension stylistique et romanesque sera remarquable de la première à la dernière page. Il est remis au printemps. Dominique Rameau le mérite amplement pour ce très beau premier roman. Si vous cherchez une intrigue, du sang, des sirènes de police, du sexe et du rock-‘n roll…. Passez votre chemin, ce bel ouvrage n'est pas pour vous.
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