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Critique de paroles


Il est des écritures simples mais puissantes qui arrivent par leur évocation à vous transporter au coeur du récit. C'est bien ce que j'ai ressenti ici. J'étais dans le livre à écouter, à regarder, à ressentir. Quel charme et quel envoûtement surgissent de cette histoire ! Pourtant ici, pas de trucage, ni d'effets spéciaux, pas de pirouette ni de rebondissement inattendu : on sait ce qu'il va advenir de l'héroïne. Mais finement ferré, le lecteur se laisse mener jusqu'au drame. L'écriture est précise, les mots arrivent par petites touches et dessinent caractères et paysages avec netteté et clairvoyance. Pas d'atermoiement, juste un constat : celui de la vie. La vie simple des petites gens qui triment toute leur vie et aperçoivent parfois quelques éclaircies dans leur quotidien, vite troublées par l'avancée du temps.

Début XXe siècle. Canton suisse. C'est l'été et l'heure des moissons a sonné. C'est aussi le moment où la jeune Aline rencontre Julien, un ami d'enfance. Un moment volé au temps rythmé du dur labeur des champs et autres travaux. Une saison entre parenthèses pour la jeune Aline dont le coeur et les sens se troublent...

« Aline était comme un oiseau qui s'est bâti un nid : le vent souffle, le nid tombe. Elle voyait qu'elle n'avait pas bien connu le monde et tous les empêchements qu'il vous fait de s'aimer. On va où le coeur vous pousse, mais le coeur n'est pas le maître ; à peine si on s'est donné un ou deux baisers que c'en est déjà fini des baisers. »

Cette lecture rafraîchissante et émouvante à la fois, je la dois à Dourvach que je remercie infiniment. Ramuz est un auteur que je découvre avec délectation et grande envie de connaître un peu plus.
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