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Critique de Nastie92


La simplicité a du bon, à condition d'avoir le talent de faire d'une histoire banale un très beau récit.
De talent, Ramuz n'en manque pas, et il le prouve dès ce premier roman.
Quelle maîtrise, déjà, quelle belle capacité à embarquer son lecteur en promenade tandis qu'il raconte !
Oui, l'écrivain suisse nous prend par la main, nous fait découvrir les paysages, nous fait côtoyer les personnages et nous permet d'assister à toutes leurs actions. C'est terriblement vivant, et c'est pour cette raison que le lecteur ne peut qu'être touché.

Aline aime Julien, d'un amour sincère et profond, mais pour Julien, Aline n'est qu'une occasion de s'amuser et de passer du bon temps...
Changez les prénoms et vous trouvez le point de départ de tant de livres ou de films.
Du déjà vu. du déjà revu. du déjà rerevu.
Et pourtant...
De ce vieux sujet éculé, Ramuz parvient à faire du nouveau.
Grâce à une écriture terriblement efficace derrière une apparente simplicité, grâce à sa façon de donner vie aux personnages et de plonger l'histoire dans le paysage qui devient plus qu'une simple toile de fond.
L'auteur nous immerge dans le drame qui se noue. le poids des convenances, les commérages, les attitudes des uns et des autres, tout se joint pour en arriver au drame final, que l'on sent venir sans savoir précisément sous quelle forme il va se produire.
Le lecteur est emporté par le courant du récit et comprend qu'il ne sert à rien de lutter : ce qui doit arriver arrivera. Rien ni personne ne peut s'opposer à cette force que certains appelleront destin, d'autres fatalité ou bien conséquence inévitable de la nature humaine.

Publié en 1905, Aline a le charme des temps anciens, et des qualités qui rendent le roman intemporel : Aline est humain et authentique.
Ramuz "écrit vrai", comme l'on dit de certains personnes qu'elles parlent vrai.
La beauté de la nature environnante contraste avec la laideur de l'histoire et je ne peux m'empêcher de faire un parallèle tout en étant consciente de son anachronisme : l'homme mérite-t-il d'habiter cette planète ? Ne gâche-t-il pas par ses mauvaises actions la nature dans laquelle il a la chance de vivre ? J'avoue me poser de plus en plus la question.
Mais je m'égare... revenons à Ramuz !
Après m'être doublement régalée dans Si le soleil ne revenait pas et Aline, je vais continuer à explorer l'oeuvre de cet auteur suisse que je suis ravie d'avoir découvert grâce à plusieurs amis sur Babelio.

♬ Et j'ai crié, crié, "Aline" pour qu'elle revienne... ♬
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