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Critique de michfred


Les Dix petits Nègres de cette bonne vieille Agatha peuvent aller se rhabiller.. devant les Sept petits Pâtres de  Charles- Ferdinand!

Du grand Ramuz,  et cette fois une oeuvre plutôt connue,  en France, du grand écrivain suisse.

Depuis 20 ans, une malédiction plane sur Sasseneire, on n'y mène plus les bêtes, pour les estives, et les hommes n'y vont plus...trop de noirs souvenirs...et pourtant l'herbe y est si belle...

Mais l'appât du gain l'emporte, et le président du village-le maire suisse- y envoie sept  hommes:
le maître du troupeau et son neveu
un muletier qui fera le ravitaillement,
un petit gars à tout faire -en Aubrac, on dirait le roule et, en mer, le mousse-, 
un étrange individu, mi-clochard, mi-filou appelé Clou,
un jeune amoureux séparé à grand tourment de sa mie, qui y va pour se faire un pécule de mariage,
et un vieux rescapé de l'expédition précédente qui veut bien y retourner, lui, puisqu'il a survécu et qu'il a "le papier", un gri-gri sensé le protéger des mauvais sorts..

Sept, le chiffre fatidique!

C'est bien une sorte de conte, fantastique et inquiétant, que Ramuz, de sa belle langue étrange et travaillée, se met en demeure de nous conter..

Et nous sommes suspendus à sa plume.

Silences des grands prés sous le ciel, craquements de pas mystérieux sur le toit de bardeaux,  disparitions successives , violentes ou pernicieuses,  épidémie et folles galopades des bêtes malades et apeurées dans la nuit noire.

Escalade dangereuse des séracs, pierriers traîtres , ponts fragiles et embuscades fratricides- le village qui les a envoyés au casse-pipe traite bientôt les pâtres des estives en vrais pestiférés...

Le Malin - qui d'autre pourrait ourdir une telle calamité ? - aura-t-il le dernier mot?

A lire en apnée,  dans une borie ou un chalet, un soir d'orage.

Altitude obligatoire ! 

Frissons garantis.

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