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Critique de Yokay


Yokay
24 novembre 2022
Tout commence un premier septembre par une compétition de natation entre trois copains d'enfance, Peter le hongrois, Jan le tchèque et Gabriel le juif, 13 ans, pour savoir lequel gagnera le droit de courtiser la belle Maria dont ils sont amoureux. Compétition avortée lorsque Gabriel manque de se noyer, et reportée chaque année à la même date, chaque fois que cela sera possible, mais chaque fois empêchée.
Nous sommes en 1938 dans le sud de la Tchécoslovaquie, à la veille de la seconde guerre mondiale et de l'annexion de cette région par la Hongrie. Les événements vont s'enchainer.
En 31 chapitres, un par année, de 1938 à 1968, à travers le destin de ces trois personnages, Pavol Rankov nous brosse dans les grandes lignes les événements marquants de l'Histoire de l'Europe de l'Est : seconde guerre mondiale, communisme d'Etat, procès de Prague, purges staliniennes, insurrection de Budapest, mur de Berlin, ainsi que des épisodes plus lointains comme les débuts du sionisme et la guerre du Vietnam. Au coeur du rideau de fer, on voit bien se faire la propagande, la folie de la suspicion généralisée d'anticommunisme, le poids de la police secrète, l'antisémitisme qui perdure après la guerre, la désinformation, la censure, les pseudo-procès expéditifs, la pénurie. L'auteur se moque des slogans, de l'aveuglement doctrinal, des situations ubuesques.
C'est très bien amené, fluide, très instructif sans être ennuyeux. le fil rouge du premier septembre est intéressant (il se passera toujours quelque chose un premier septembre pour au moins un de nos héros), on l'attend, on s'y accroche.
J'ai regretté au début que l'écriture ne soit pas plus recherchée, mais finalement je me suis laissée emportée par l'histoire, et il y a de forts bons moments (comme l'excellente scène de la crise de paranoïa du premier secrétaire du parti communiste tchécoslovaque en 1967, tellement drôle…).
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