Arthus Trivium, tome 1 : Les anges de Nostradamus

Les Anges de Nostradamus, premier tome de la série Arthus Trivium, met en scène un Nostradamus vieillissant et fatigué. le médecin et astrologue, référence en son domaine, garde de nombreux clients, est consulté par les puissants du royaume de France. Hanté par son passé - la disparition de sa première femme et de ses enfants, emportés par la peste - se sentant menacé, il confie ses missions à trois disciples, emmenés par Arhus Trivium ; à eux désormais de résoudre d'étranges énigmes où se mêlent triviales escroqueries et mystères (quasi ?) surnaturels. Ce volume initial pose la situation, mais sans les pesanteurs qui ralentissent souvent les ouvertures, tant Raule tisse un scénario qui nous tient en haleine, mêlant plusieurs histoires et laissant, bien entendu, de nombreuses questions en suspens. le récit, qui se déroule en 1565, navigue entre fantastique et horreur, étrangeté et gore, références historiques et pointes d'humour. le mélange, qui aurait pu être indigeste, s'avère parfaitement dosé.
Le propos de Raule est magnifié par le sublime dessin de Landa. Avec une énergie cinématographique, alternant avec maestria les angles de vue, il joue avec les lumières, taches étincelantes dans des cases souvent sombres, à la manière du Greco. Clairs-obscurs, jeux de miroirs et d'ombres, il se place sous les auspices De La Renaissance finissante, du Caravage, du Siècle d'or espagnol. Une attention particulière est portée aux êtres vivants, chevaux, humains ou même simple puce, reproduite comme dans un manuel d'anatomie. Virtuose !
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