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Citations sur L'Église catholique est-elle anticapitaliste ? (7)

Si elle s'intéresse ici à la place d'une parole catholique sur un sujet économique, la question soulevée par ces thématiques dépasse ce seul domaine. Elle touche, en effet, à la possibilité pour une pensée catholique d'exister sans toutefois se replier dans un réduit communautariste.
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Par la suite, s'il apparaît explicitemnent dans la plupart des textes pontificaux, la manière dont il est traité reste marquée par un caractère évanescent. Le capitalisme n'est jamais abordé comme système économique présentant une certaine unité, mais toujours pluriel, permettant à la doctrine de l'Eglise de poser une distinction entre un capitalisme recevable et un capitalisme à condamner dans ses seuls excès. Pourtant, les contours de ce « capitalisme recevable » apparaissent difficilement caractérisables tant ils légitiment des pratiques se référant à des théories économiques diverses pour ne pas dire antagonistes.
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On le voit, le problème de lisibilité de la position catholique sur le capitalisme tient moins à une absence de définition qu'à une articulation problématique entre condamnation d'un ethos et tolérance à l'égard de structures économiques qui, pour exister, présupposent cet ethos. Cette disjonction a pu être observée dans les opinions qui se réclamnent de l'enseignement catholique: soit celles-ci cherchent à refonder un ordre catholique à plus ou moins grande échelle dans le domaine économique, soit elles oblitèrent la question des fondements philosophiques du capitalisme. Une alternative binaire se dessine alors : rester confinés dans des soutions théo- riques inapplicables qui préservent la pureté de l'anthropologie chrétienne, ou déclarer qu' un catholique doit mettre entre parenthèses toute réflexion religieuse et morale dans le champ économique.
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La critique selon laquelle il n'existerait pas d'enseignement sur le capitalisme de la part de la doctrine sociale de l'Eglise n'apparaît pas fondée. Le problème de la lisibilité se situe donc ailleurs. On peut l'observer en adoptant une perspective - liée aux critères de l'institution elle-même à l'égard de ses propres textes - qui consiste à considérer que les deux définitions présentées doivent être être tenues ensemble. En ce sens, il existe bien une doctrine catholique sur le capitalisme faisant appel à ces deux défini- tions, doctrine que l'on pourrait résumer de la manière suivante : il est possible d'agir au sein des structures capitalistes, dans la mesure où l'on n'adopte pas le comportement présupposé par le capitalisme. Position qui confine à l'équilibrisme !
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Si les caractéristiques économiques structurelles du capitalisme ne sont pas toutes rejetées, le comportement moral quil présuppose est, lui, clairement condamné. Cette distinction conceptuelle entre structures capitalistes et ethos permet de systématiser le propos du magistère catholique.
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Contrairement à ce qu'avancent un grand nombre de commentateurs de la doctrine sociale de l'Eglise, à côté de la définition plurielle du capitalisme commne système économique, il existe donc bien une définition unifée du capitalisme caractérisé à partir de son ethos et ne constituant pas un simple jugement contingent. Si elle est formalisée par Jean-Paul II en 1991, des éléments de cette dernière définition sont présents chez tous les papes depuis Pie XI. Ainsi, l'esprit du capitalisme se trouve remis en cause par le magistère catholique, en raison de la recherche de I'intérêt individuel qui y est promu, mais aussi de la séparation entre la morale et l'économie qui en constitue le socle épistémologique. Cependant, compte tenu de la conception qu'a l'Eglise de sa propre doctrine, une telle approche ne remplace pas la précédente, mais vient s'ajouter à elle. Dans le cas du capitalisme, le refus de positionnement de I'Eglise sur le capitalisme pensé comme système économique unifié cohabite donc avec une condamnation du capitalisme défini selon la philosophie et l'anthropologie qui le caractérisent...
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Si l'Eglise ne s'exprime pas ouvertement sur le capitalisme, ce n'est donc pas seulement parce parce qu'elle craint de se montrer, par contraste, bien disposée à l'égard du marxisme. C'est aussi pour ne pas situer son discours économique et social sur le terrain idéologique. L'absence d'une qualification économique nette du capitalisme vient donc d'un double vis- à-vis : le marxisme auquel elle ne veut en rien être associée et le monde en voie de sécularisation avec lequel elle cherche à maintenir, spécialement par sa doctrine sociale, un espace de dialogue qu'elle veut laver de tout soupçon de restauration.
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