AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de sabine59


Une découverte coup de coeur! Je ne connaissais même pas de nom Lionel Ray ( il s'appelle en réalité Robert Lorho, il est né en 1935 et est toujours vivant) et comme il arrive parfois, le hasard a fait que j'ai feuilleté par curiosité ce recueil dans ma librairie préférée. Juste quelques poèmes parcourus ont suffi à me donner l'envie de l'acheter.

La préface éclairante d'Olivier Barbarant et les quelques éléments biographiques trouvés sur le net m'ont permis d'appréhender son univers, de mieux le cerner mais c'est en lisant ses textes surtout que j'ai pu effleurer son monde poétique, et les thèmes récurrents de son oeuvre. " Je est un autre", aurait-il pu dire aussi, d'autant plus qu'il a pris brusquement un pseudonyme pour se démarquer de ses premiers poèmes. Cette recherche d'identité se retrouve ici, dès le début du recueil:

" Je ne suis pas qui je suis,
ce masque dans la nuit anonyme
cette voix qui monte comme un fleuve
ni ces pas ne sont miens."

La fragilité humaine, la mort qui se rapproche ( il a presque soixante ans lorsque paraît ce recueil), le temps dévoreur, les interrogations sur l'acte d'écrire, sur les mots ( il est aussi essayste et linguiste) , voilà ce qui transparaît à travers ses poèmes.

Le vers est libre, avec une prédilection pour l'octosyllabe, les textes plutôt courts, souvent de trois ou quatre strophes. Qu'est-ce qui m'a plu dans ce recueil? La profondeur du regard sur l'existence éphémère de l'homme, le lyrisme délicat, entre ombre et lumière, les questions qui jalonnent souvent les textes et qui ont une résonance en moi, car elles touchent à l'universel, la beauté simple mais intense des images. L'auteur écrit:" De mots furtifs en images brèves, j'accomplis mon métier d'oiseau, je ne m'attarde pas."

Une petite mise en bouche pour terminer,en espérant qu'elle vous donnera envie d'en savoir plus sur ce poète et de déguster ses mots car il le mérite vraiment:

" Être la nuit qui bat à la porte
des paroles humaines, c'est le ciel qui bascule
venant à toi,

Jusqu'au surgir du jeune soleil
aux mille branches, arbre du monde,

Inlassable, jamais à court,
tout un bûcher de syllabes,
des mots de flamme, et qui nous voient,
nous inventent, nous oublient."



Commenter  J’apprécie          230



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}