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Critique de Pavlik


Harry Dickson : le Sherlock Holmes américain, créé en Allemagne, pour surfer sur le succès du célèbre détective britannique et traduit, puis "recréé", par un auteur belge bilingue ! Bref, un personnage européen pour le moins.

Jean Ray, en effet, n'était, avant 1932, que le traducteur (de l'allemand au néerlandais, puis du néerlandais au français) d'une série d'aventures populaires, mettant en scène cet obscur personnage venu d'Allemagne et créé, à l'origine, pour permettre à des messieurs, finalement davantage marchands de tapis qu'éditeurs, de s'en mettre plein les poches. Puis, jugeant ces histoires franchement médiocres, Jean Ray obtient, de son éditeur, le droit de les réécrire complètement, du moment qu'il est raccord avec la couverture. Au niveau droits d'auteur, c'était donc une autre époque. 103 aventures seront ainsi entièrement de sa main sur les 178 fascicules parus et le succès sera au rendez-vous.

Ce livre regroupe "la Nuit du Marécage", "le Mystère Malais" et "les Nuits Effrayantes de Fellston". La lecture fut agréable même si je ne crierais pas au génie. Il faut reconnaître à Jean Ray l'art de façonner ambiances et décors, avec un goût certain pour le fantastique même si celui-ci, à l'instar de Scooby Doo, s'avère toujours expliquer à la fin. Les schémas narratifs semblent se répéter d'aventures en aventures (présentation du mystère, enquête, dénouement et révélations) et l'intrigue n'est, à mon sens, pas le point fort des histoires du sieur Dickson. On est dans la littérature populaire (pas de connotation péjorative), le connu, le familier et, pourtant, on en redemande. Néanmoins, on constate chez Jean Ray une certaine exigence stylistique qui participe d'ailleurs beaucoup à la création de l'ambiance fantastique tant recherchée.

Le personnage de Harry Dickson surprend par une envergure réduite par rapport à son illustre modèle ou même comparé à un Maigret. En clair, on est pas forcément bluffé par de formidables capacité de déductions. Ainsi, dans "le Mystère Malais" et les "Nuits Effrayantes de Fellston" ce n'est pas lui qui fournit l'essentiel des explications finales mais des personnages secondaires. Accompagné de son élève (sidekick) Tom Wills qui, contrairement à Watson, ne sert vraiment pas à grand chose, Dickson apparaît finalement davantage comme un aventurier grimé en détective, un américain désireux de devenir britannique.



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