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Critique de Le_chien_critique


Tu as trop chaud ? Alors vient t'abreuver à la fleur de Dieu, un nectar intemporel, rafraîchissant t'y tends les bras. Mais attention au goût de "trop peu", l'addiction guette.

- Première chose, mais d'importance, La fleur de Dieu est une trilogie, information visible si vous allez voir les prochaines parutions à la toute toute fin du roman, ou si vous savez bien fouiner sur le site internet de l'éditeur. le tome 2 est à paraître à l'automne et le tome 3 début 2020.
- Deuxième chose, Albin Michel Imaginaire a t-il été contaminé par le syndrome Actes Sud ? le résumé est un parfaite synthèse de l'intrigue de ce tome 1.
- Troisième chose, une fois les annexes enlevées, il reste un peu moins de 270 pages pour l'histoire.
- Quatrième chose : "organisation anarchiste paradoxalement très organisée" nous dit la 4eme de couv' : l'anarchie, c'est l'ordre, moins le pouvoir !
Les affaires bassement matériels étant dites, les vaches à lait informées, le drapeau noir réhabilité, passons au plus important, le récit.

Alors, je n'aime pas Dieu, ni l'unique, ni les autres, je ne suis pas baba cool et je n'aime pas la soupe. Alors avec un titre pareil, j'avais un peu peur de ce que j'allais y trouver, d'autant avec ce résumé fleurant la fantasy. (Arrivé là, les plus intelligents et perspicaces d'entre vous se demandent sûrement pourquoi je l'ai acheté et vous auriez pleinement raison : ce roman m'a été offert gracieusement en service de presse.)
Et au final, j'ai lu un bon page turner, à l'univers dense parfaitement dosé, un mixte entre planet opera, space opéra, cyberpunk et real politik. Malgré le fait que tout soit dit dans le résumé, l'intrigue autour de cette Fleur de Dieu est assez bien amenée pour m'avoir pris dans ses filets, notamment grâce au premier chapitre qui voit un enfant escalader un arbre gigantesque à l'altérité profonde. le roman nous amène au travers différents groupes, tous liés aux uns et aux autres, mais aux vues différentes : l'Empereur qui voit son règne vacillé sur sa base, les religieux plus adeptes de la manipulation que d'écoute de leur prochain, les scientifiques en qui ce monde futur permet l'impossible, les militaires qui rêvent de fomenter un coup d'Etat. Et au milieu de tout ce monde, des anarchistes qui sèment la pagaille et semblent les seuls à avoir une idéologie basée sur le Bien commun. Et surtout, il y a ce gosse, aux pouvoirs surhumains. Est-il le nouveau messie ? Un clone d'un nouveau genre ? Est-il un alien ? le nouveau Gandhi ?
Les révélations, trahisons sont instillées avec parcimonie, amenant doucement le roman vers une intrigue plus retorse et plus complexe qu'elle n'était en apparence.

Les exergues de chaque chapitre sont un vrai plus, donnant un aperçu crédible de l'histoire de cet empire sur des milliers d'années, ou comment notre monde a créé ce futur. C'est surtout à travers ces extraits de livres, et le glossaire, que l'on décèle la vision complète de l'auteur sur cet empire lointain, très lointain... au goût un peu arabisant, oriental.
Et Dieu dans tout ça ? Et bien il ne m'a pas brisé les noix, ici, la religion est parfaitement intégrée à la société décrite et ce n'est pas une apologie, loi de là, l'auteur montrant le cynisme des conclaves, le dessous de la manipulation.

Mais reste un sentiment final de frustration : alors que tout commençait à prendre une bel ampleur, le mot fin arrive bien trop rapidement. Nous sommes clairement dans un tome introductif, l'amuse gueule qui vous ouvre l'appétit, juste avant d'apprendre que le cuistot vient de se couper malencontreusement la main. Fichtre !
Un goût de trop peu, vivement la suite.

Un Dramatis Personae, un glossaire de taille très conséquente finit l'ensemble.Les éditeurs étant souvent chiche en matière d'annexes, je ne vais pas cracher dans la soupe. Mais concernant l'édition électronique, je trouve qu'il aurait été opportun de faire un lien vers les renvoie plutôt que de nous signaler la présence d'une explication via une astérisque. Car cela devient vite barbant de faire des allers retours vers le glossaire constamment. de fait, au bout de quelques fois, je me suis contenté de ne plus les lire. Je pense au vue de la taille du récit qu'il aurait mieux fallu à l'auteur d'intégrer ces explications directement dans le récit, du moins pour les plus simples d'entre eux.
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