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Critique de chrysalde


Livre pioché au hasard à la bibliothèque, parce que le titre original du roman n'a pas été traduit par l'éditeur français (contrainte 36 du challenge plumes féminines 2022). C'est dire si je ne m'attendais à rien.
Un premier roman et une quatrième de couverture qui annonce "une puissante réflexion sur la manière de raconter des histoires, qui peut influencer des vies entières".
C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai entamé la lecture de ce livre.
Sur le processus d'écriture: de nombreux chapitres, heureusement datés, on balaie une quinzaine d'années d'existence dans le texte. La vie d'Alice et de son amie Haley, de l'adolescence à la maturité, et en parallèle la vie de Nick et de quelques autres adolescents, tous ayant comme point commun le même lycée et l'équipe de crosse en ce qui concerne les garçons.
La façon de présenter le prologue, puis un extrait de pièce de théâtre, puis enfin un texte suivi peut attiser la curiosité ou agacer. J'étais dans l'entre-deux. Mais je donne toujours une longue chance au livre, 1/3 de lecture minimum.
Le chapitre "le monde de la crosse" présente les ados dans leur lycée, les sorties alcoolisées, les oeillades et les tentatives de drague, et la solidarité au sein de l'équipe de crosse. Une description classique d'un microcosme d'adolescents comme déjà lu de nombreuses fois, comme dans "twilight" par exemple. A noter tout de même la puissance de testostérone dégagée dans les vestiaires, le machisme affiché du coach et des garçons qui font équipe et qui se tiennent les coudes même quand la situation devient inacceptable.
Une soirée un peu plus arrosée, et un dérapage … et c'est là où ça se corse. Y a-t-il vraiment eu dérapage ou simplement vantardise de la part de jeunes hommes qui éprouvent leur pouvoir de séduction, leur masculinité? On aborde ici le viol, les fake news, les dangers de l'alcool et de l'état d'inconscience dans lequel il peut plonger les consommateurs, ne sachant plus où ils sont ni ce qu'ils font.
Les 2/3 qui restent du livre relateront ensuite les 15 ans de vie de ces protagonistes grandement secoués par cette fichue soirée durant laquelle plus personne ne sait exactement ce qui s'est passé.
C'est un livre qui a le mérite d'attirer l'attention sur les dangers de l'alcool, des fake news, la rumeur, comment elle nait, comment elle grossit jusqu'à pourrir la vie de toutes les personnes concernées, jusqu'à pousser à l'amnésie ou à douter qu'il s'agisse d'une rumeur puisque la victime finit par ne plus vraiment savoir si cela s'est produit ou si elle s'en est persuadée.
Il y est aussi beaucoup question d'une jeunesse désoeuvrée, pourtant issue d'un niveau social correct, mais qui s'adonne à la boisson, à la consommation de stupéfiants, et ces mélanges ne font pas bon ménage, surtout si on ne se contente plus d'un consommer de temps en temps en soirée mais que cela devient quotidien.
Entre changement d'époque, de lieux et de protagoniste, de style d'écriture, entre regrets du temps qui passe et des fuites en avant pour ne pas affronter la réalité (que ce soit par l'alcool, la drogue ou la fugue), entre conflits de loyauté, mensonges et confessions, c'est un livre tendu qui se veut rythmé mais qui moi m'a profondément fatiguée, énervée, angoissée et finalement déçue, une fois de plus j'ai l'impression qu'avec 200 pages de moins on aurait pu arriver tout à fait à la même conclusion: en fonction de qui écrit, de qui raconte, de l'endroit où l'on se situe, il n'y a pas une vérité, mais des vérités relatives.

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