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Critique de hervethro


Il existe une théorie empruntée à la physique qui prétend que le monde n'existe uniquement parce qu'on le voit. Dans un sens, rien n'est plus vrai : une fois mort, le monde disparait.
Sans aller jusque là, je préfère l'axiome qui annonce que la beauté n'existe que par le biais du regard.
Hubert Reeves, on ne le présente plus : sa barbe de père Noël, son crane où l'intelligence a eu raison des derniers cheveux accrochés comme des naufragés à un canot de sauvetage et sa voix, éraillée et roulant certaines consonnes comme on mélange une poignée de dés avant de convoquer la chance.
Ce minuscule texte (à peine 40 pages bien aérées) rend hommage à la beauté du monde, précisément de toute chose en ce monde. On prétend souvent que l'amour rend aveugle alors que c'est juste tout le contraire : il suffit d'aimer pour voir la beauté des choses, des personnes. Discerner le détail qui change tout. Parfois voir au-delà des apparences.
Dans cette virgule, Reeves entend nous ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. Et cette fois, il nous demande non plus de fixer des étoiles lointaines, souvent mortes depuis des millions d'années, mais simplement le pragmatisme bien réel de ce qui est à portée de main, d'oeil : les feuilles d'un chêne bruissant sous la brise printanière, le murmure d'un ruisseau aux eaux transparentes, la texture neigeuse des mois de Janvier, l'élégance d'u mouvement animal. Tout ce que la nature a mis 4 milliards d'années à produire ou ce que l'homme a bâti en quelques milliers d'années.
Quand la physique rencontre la poésie, tel pourrait être le résumé de ce mince récit. Un constat, pas même un catéchisme ou des préceptes à suivre. Une respiration à prendre quand on se sent le coeur lourd et l'âme sombre. Un médicament contre la routine et la torpeur. Comme une main posée sur votre épaule, une parole apaisante, un espoir.
La seconde partie du livre est la version imagée des propos de l'astrophysicien : des photos en noir et blanc, signées Mohror. Des « fragments de paysages oubliés au creux du sommeil » précise l'éditeur.
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